La base de données des violences scolaires est accessible en ligne de façon protégée aux proviseurs d’établissement. Mais les mots de passe par défaut sont aussi en libre accès sur internet, ce qui pose un problème de sécurité.
Prévue dans un protocole d’accord avec le ministre de la Défense, cette base utilise le logiciel dédié Signa pour recenser les faits de violence dans les collèges et lycées depuis la rentrée 2001.
Les proviseurs sont tenus de rentrer dans Signa une série d’informations concernant les incidents survenus dans leur établissement, à des fins statistiques. Le logiciel a été élaboré selon les principes de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), censés garantir la confidentialité des données.
Pourtant, le mode d’emploi de Signa, que ses concepteurs ont mis en téléchargement libre sur le web, révèle la forme du mot de passe par défaut attribué à chaque établissement. Tout internaute peut ainsi entrer dans la base de données des proviseurs qui n’ont pas modifié leur mot de passe, comme le leur conseille pourtant le mode d’emploi. Un intrus a ensuite la possibilité d’entrer des statistiques, en modifier voire en supprimer, ainsi que changer le mot de passe.
Accusé d’exacerber le "sentiment d’insécurité", Signa vient de valoir à
Jack Lang (ancien ministre de l’Education nationale) et Xavier Darcos (actuel
ministre délégué à l’Enseignement scolaire), l’un des prix Orwell des Big
brother awards France. Ces prix, décernés chaque année par l’ONG Privacy international, récompensent ironiquement les sociétés et personnalités qui portent atteinte à la vie privée des personnes.
Jack Lang et Xavier Darcos, prix Orwell 2002 des Big Brother Awards
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