pour un cybersquatteur américain multirécidiviste, arrêté le 3 septembre par le FBI
Lorsqu’ils ont débarqué mercredi 3 septembre 2003 dans sa chambre de motel en Floride, les policiers américains du FBI recherchaient John Zuccarini, 53 ans, depuis cinq mois.
Son crime ? Avoir élevé le cybersquatting (déposer indûment des noms de domaine dans un but uniquement mercantile) au rang d’industrie à part entière. De l’avis de tous les journaux qui relatent son arrestation, Zuccarini est le plus grand cybersquatteur de tous les temps.
Cet Américain a déposé des milliers d’adresses web se référant à des noms d’entreprises ou de célébrités. S’il ne parvenait pas à monnayer ces noms de domaine auprès de leurs propriétaires légitimes, il lui suffisait de faire pointer les adresses vers des sites pornos ou de paris, qui lui reversaient une commission.
Ces combines lui ont évidemment valu de nombreux ennuis judiciaires. Cité 97 fois dans les procédures d’arbitration de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (l’ICANN, l’organisme de régulation des noms de domaine), il a surtout été poursuivi 63 fois devant une cour de justice et condamné 53 fois, pour l’instant.
Si Zuccarini a persisté dans son activité, c’est que, malgré les amendes, elle restait extrêmement lucrative. Selon les enquêteurs fédéraux, sa dernière combine - déposer des noms de domaine ressemblant à une lettre près à une adresse connue, comme dinseyland.com, pour promouvoir des sites pornos - lui rapportait jusqu’à un million de dollars (920 000 euros) par an.
Mais le crime ne paie pas longtemps. En avril 2003, les Etats-Unis ont adopté une nouvelle loi taillée sur-mesure pour Zuccarini : le Truth in Domain Names Act, qui interdit de créer des adresses web délibérément trompeuses dans le but d’attirer un internaute vers des sites obscènes ou des enfants vers des contenus interdits aux mineurs.
Aujourd’hui, Zuccarini est mis hors d’état de nuire : Il risque de deux à quatre ans de prison et 250 000 dollars d’amende. Mais, comme le note The Register, la loi destinée à le contrer reste en vigueur, avec ses multiples possibilités d’interprétation et ses possibles dérives liberticides.
Man arrested in domain deceit (CNet):
http://news.com.com/2100-1025_3-507...
World’s most notorious cybersquatter arrested (The Register):
http://www.theregister.co.uk/conten...