"Au nom de la survie de l’Afrique menacée par la famine, je demande aux gouvernements européens de cesser leur opposition aux biotechnologies"
George W. Bush, lors d’une conférence sur les OGM à Washington
Au cours d’une conférence sur les biotechnologies qui se tenait lundi 23 juin à Washington, le président américain George W. Bush s’est de nouveau adressé à l’Union européenne afin qu’elle lève son embargo sur la commercialisation des cultures génétiquement modifiées.
George Bush a déclaré : "Agissant au nom de peurs infondées et non-scientifiques, de nombreux gouvernements européens bloquent les importations de récoltes génétiquement modifiées."
"A cause de ces obstacles artificiels, beaucoup de pays africains préfèrent ne pas investir dans les biotechnologies, de peur de voir leurs produits refusés sur le marché européen", a-t-il ajouté. Et de conclure : "Nous devons encourager le développement de biotechnologies sûres et utiles pour gagner le combat contre la faim dans le monde."
Au détour de ce discours philanthropique, le président Bush n’a pas manqué de rappeler que les Etats-Unis sont les leaders mondiaux des biotechnologies, et qu’ils devaient faire en sorte de le rester.
Pendant ce temps, en Inde (où les cultures OGM connaissent un vif succès), une étude a récemment montré que 71 % des cultures de coton génétiquement modifié commercialisé par la firme américaine Monsanto connaissent des rendements inférieurs de 35 % à ceux des cultures de coton traditionnel. L’étude montre également que le coton OGM n’a pas rempli son objectif principal, qui était de requérir beaucoup moins de pesticides, et donc de revenir moins cher à la culture. Monsanto conteste les conclusions de cette étude, mettant les mauvaises récoltes sur le compte, entre autres, de la sécheresse.
La rédaction indienne de la BBC vient également de publier une enquête sur la multiplication de croisements sauvages entre du coton normal et du coton OGM dans l’Etat du Gujurat.
Le coton n’a bien sûr rien à voir avec la lutte contre la famine. Mais l’exemple de l’Inde laisserait penser que les OGM ne sont pas une panacée, comme le gouvernement américain aimerait en convaincre le reste du monde.
"US in new global GM push" (BBC news):
http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech...