Le militant de gauche Jalel Zoghlami a été tabassé par la police du président Ben Ali peu de temps après l’annonce du lancement d’un mensuel papier et en ligne. Il vient de commencer une grève de la faim.
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Depuis le 3 février, Jalel Zoghlami a cessé de s’alimenter. Membre du Réseau pour une alternative internationale de développement (RAID, la section tunisienne de l’association Attac) et frère de l’écrivain journaliste Taoufik Ben Brick, ce militant entend protester contre l’attitude des autorités tunisiennes.
Rappel des faits. Le 26 janvier, Jalel Zoghlami annonce, lors d’une conférence de presse à son domicile, qu’il compte lancer un mensuel, Kaws-el-Karama (l’Arc de la dignité) sans l’autorisation administrative requise. La version papier sera doublée d’une version électronique. Une partie des articles devait être également disponible dans une rubrique spéciale sur le site de Reporters sans frontières (RSF). En Tunisie, quelques exemplaires d’un premier numéro circulent déjà sous le manteau, avec en Une : "Ben Ali, treize ans, basta !"
Un titre et une attitude qui ne plaisent évidemment pas au régime du président Ben Ali. Hasard ou coïncidence, le 3 février, Jalel Zoghlami est agressé en pleine rue à Tunis. D’après RSF, cinq hommes armés de barres de fer et de couteaux s’en prennent au dissident, qui réussit à s’enfuir. Le jeune directeur de magazine, légèrement blessé, a déclaré au correspondant de l’agence Reuters sur place qu’il était persuadé que ses agresseurs étaient des membres de la police politique.
Lors du lancement du journal, plusieurs dizaines de policiers avaient déjà tenté d’empêcher la tenue de la conférence de presse. Et, le 6 février, le RAID faisait savoir dans un communiqué que le quartier où habite Jalel était encerclé par les forces de l’ordre. Plusieurs militants des droits de l’homme, qui se rendaient à son domicile, auraient été agressés. Le dissident ne compte pas arrêter sa grève de la faim tant que les auteurs de son agression n’auront pas été arrêtés et condamnés.
Reporters sans frontières:
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