Le géant allemand de la communication et la major britannique discutent d’une possibilité de fusion entre BMG et EMI, qui donnerait le jour au premier groupe de distribution musicale du monde.
Il y a cinq majors dans l’industrie musicale, il n’en restera peut-être bientôt que quatre. Bertelsmann, possesseur de la maison de disques BMG, et EMI sont officiellement en pourparlers depuis le 10 novembre. À la table des négociations, on planche officiellement sur la possibilité d’une "association" prochaine, qui pourrait bien être une fusion. C’est du moins ce que souhaitait Thomas Middelhoff, président de Bertelsmann, selon une révélation du Sunday Business. La nouvelle est de taille : si le géant allemand s’allie au Britannique, c’est le premier groupe musical au monde qui verrait le jour, juste devant Universal, avec quelque 25% du marché de l’édition phonographique.
L’Europe vigilante
Pour l’instant, chez EMI, on se refuse de commenter en détail la nature de l’accord, plutôt délicat à nouer. En effet, BMG est bien moins puissant qu’EMI, une fusion entre ces deux Majors verrait donc le groupe anglais majoritaire. Et ceci au sein de Bertelsmann, qui détient BMG à 100%. Plusieurs scenarii sont donc envisageables. Mais une chose est certaine : la fusion possible entre BMG et EMI suscite l’intérêt de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne. On se souvient qu’en octobre dernier, elle avait fait capoter la fusion entre EMI et l’Américain Time Warner (lire Mariage AOL-Time Warner : le "oui, mais" de l’Europe ) et se montre toujours très vigilante quand des trusts se profilent.
Une fusion pas trop effrayante
Mais cette fois, les partenaires se montrent plutôt confiants. Selon le Wall Street Journal, le directeur de Bertelsmann aurait même reçu l’approbation officieuse de représentants de la Commission. En effet, confie-t-on, chez EMI, "la part de Bertelsmann dans l’édition musicale est bien plus faible que celle de Warner". Les 25% du marché mondial de BMG-EMI devraient moins effrayer Bruxelles que les 27% qui auraient été détenus par le tandem Warner-EMI. De plus, une fusion anglo-allemande est sans doute moins angoissante pour les commissaires qu’une fusion anglo-américaine. Surtout si l’un des musique-partenaires épouse dans le même temps AOL, leader mondial de l’accès à Internet...
Le site de Bertelsmann:
http://www.bertelsmann.com
Le Sunday Business:
http://www.sbpost.ie
L’article du Wall Street Journal (réservé aux abonnés):
http://interactive.wsj.com/articles...
Le site d’EMI:
http://www.emigroup.com