Le site de musique en ligne MP3.com a conclu un partenariat avec le géant EMI. C’est le troisième accord de cet ordre conclu par MP3.com, qui est encore poursuivi par plusieurs grands labels.
Les tubes des Beatles, des Rolling Stones et de Frank Sinatra vont à nouveau être accessibles en ligne sur MP3.com. Le site musical aux 80 000 albums a passé un accord avec la maison de disques EMI, qui lui ouvre son catalogue, inaccessible depuis le mois de mai. EMI, membre de la RIAA - Recording Industry Association of America, association des majors de l’industrie musicale qui veut la peau de Napster - a donc abandonné toutes les poursuites judiciaires contre MP3.com. Mais le geste n’est pas gratuit : EMI exige quelque 20 millions de dollars (140 millions de francs) de dédommagement et la promesse d’être rémunéré à chaque fois qu’un utilisateur de MP3.com télécharge un morceau et à chaque fois qu’il le réécoute.
MP3.com est manifestement prêt à payer un prix élevé pour éviter les tribunaux. Il avait déjà passé des accords similaires en juin avec deux autres géants : BMG (qui dépend du groupe Bertelsmann) et Time Warner Music (lié à AOL). La RIAA n’a pourtant pas dit son dernier mot : Sony Music et Universal poursuivent encore le site californien. MP3.com va certainement tenter de trouver un terrain d’entente dans les semaines à venir, mais la partie n’est pas gagnée d’ici le 28 août, date à laquelle la justice devrait rendre son verdict... et peut-être faire débourser plusieurs milliards de dommages et intérêts à MP3.com.
Pour écouter un MP3 ? Avoir le CD !
Pourtant, le site de San Diego est loin de représenter une menace aussi redoutable pour le copyright des grosses maisons de disques que Napster ou Gnutella. L’application de MP3.com à l’origine de leur colère, my.mp3.com, permet de stocker et d’écouter des morceaux à l’envi. Mais à une condition : que l’internaute insère le CD du morceau qu’il veut télécharger prouvant qu’il le possède déjà, du moins pour la première écoute. Ce système baptisé " Beam-it " permet de retranscrire ses disques laser au format numérique et les écouter en ligne aussi souvent qu’on le souhaite, depuis n’importe quel ordinateur. Mais my.mp3, fonctionne comme une consigne automatique : il faut un mot de passe pour y accéder et un seul ordinateur à la fois peut l’ouvrir. Enfin, impossible d’introduire ces fichiers musicaux sur les réseaux d’échange comme Napster ou Gnutella.