À l’origine simple projet d’étude d’un étudiant de l’université d’Edinburgh, Freenet est devenu, en un an, un véritable Internet alternatif.
Lorsqu’en juin 1999, Ian Clarke boucle son projet de fin d’études à la fac d’informatique d’Edimbourg, personne ne peut imaginer que ce simple devoir scolaire va, en un an, faire renaître l’espoir d’un Internet anonyme, gratuit et autogéré.
En concevant Freenet, cet étudiant de 22 ans sait pourtant ce qu’il fait : l’application doit permettre la mise en place d’un réseau "poste à poste" autorisant la publication, la réplication et la récupération de données tout en préservant l’anonymat des auteurs et des utilisateurs de ces données.
Fluidité de l’information
S’il ressemble beaucoup à Gnutella (voir l’article de Transfert Gnutella, le Napster qui monte, qui monte...), Freenet est beaucoup plus fiable en matière de protection de l’anonymat et de stockage des fichiers. Sur le réseau Freenet, ces derniers sont déplacés, dupliqués, mis à jour de façon totalement transparente pour les utilisateurs : ceux-ci accèdent à une sorte de disque dur virtuel distribué sur l’ensemble des postes du Réseau. Mieux, plus un fichier est demandé, plus il est répliqué et rapproché des postes qui le réclament. Cette propriété de Freenet facilite la fluidité de l’information et évite les engorgements sur le Réseau.
Une sorte d’Arpanet
Par ailleurs, ce fonctionnement empêche de savoir sur quel poste ils sont stockés. Même le propriétaire dudit ordinateur l’ignore. Il est donc impossible de prouver qu’un utilisateur a délibérément placé des fichiers litigieux sur son disque. En outre, en déposant ou en récupérant un fichier sur Freenet, il est impossible à quiconque sur le Réseau de savoir d’où provient la requête : celui qui vous "sert" le fichier ignore à qui il l’envoie et vous, vous ne connaissez pas sa provenance. Ingénieux, Freenet se sert en fait des infrastructures qu’Internet utilise pour recréer une sorte d’Arpanet (le réseau qui a donné naissance à Internet). À trop vouloir imposer leur vision, les chantres de l’Internet commercial et policé risquent bien de donner une nouvelle jeunesse à l’hydre communautariste.
Le site officiel du projet Freenet:
http://freenet.sourceforge.net/