Richard est un sémillant développeur. Il rencontre Florence, une jolie musicienne, dans un café. Tout ce qu’il trouve à lui dire, c’est : "Ce serait chouette que tu mettes ta musique en MP3." Forcément, ça refroidit. C’est sur cette scène que s’ouvre le dernier film du Wayne Wang, The Center of the World, actuellement sur les écrans américains. Elle est fort révélatrice du thème que le réalisateur d’origine hong-kongaise y développe : la sexualité (ou l’absence de sexualité) des geeks, ces férus d’informatique, sujets de bien des plaisanteries. Sujet épineux traité ici sans moquerie ni caricature, selon le magazine en ligne Salon.
Rongé par la frustration, Richard voudra littéralement s’ " acheter " Florence pour un week-end à Las Vegas. La belle, par ailleurs strip-teaseuse, accepte, mais pose ses conditions : pas de bisous, ni quoi que ce soit d’autre. En somme, résume Salon, c’est une sorte de Pretty Woman à l’ère technologique, mais sans happy end ni chochotteries hollywoodiennes. Ce qui n’exempte pas le film de défauts : déjà, l’acteur Peter Sarsgaard (Richard) est bien trop glamour pour ce rôle ingrat. Il cadre, paraît-il, fort mal dans les scènes de masturbation devant des sites pornos. De plus, Wang se trompe de colère en essayant d’imputer à l’ordinateur, et à lui seul, la solitude et le dépit de la communauté geek. C’est un peu court : on lui préfèrera sans nul doute le joli Thomas est amoureux, film belge sur la vie sentimentale d’un internaute agoraphobe, qui sortira sur les écrans français le 20 juin prochain.