Un homme originaire de Floride a été condamné à 13 mois de prison pour avoir vendu sur Internet une télécommande censée faire passer les feux tricolores au vert.
Pour l’automobiliste souvent bougon et forcément pressé, le feu rouge est vécu comme un agacement ultime. Condamné au surplace forcé, le conducteur ronge son frein en regardant les piétons traverser et en rêvant à une circulation fluide. Pour ces millions de malheureux, Johnnie Greene, un habitant de Floride, avait une solution, un appareil baptisé Go Box, qu’il écoulait sur Internet, moyennant la modique somme de 175 dollars US (1 310 francs). "Go Box est une télécommande qui permet à son utilisateur de transformer des feux rouges en feux verts sans être repéré", indique une brève présentation de ce remède miracle, piochée sur un forum de discussions dédié à l’automobile. Pour avoir promis à ses clients d’éradiquer ces insupportables feux rouges de leur environnement quotidien, Greene a écopé de 13 mois de prison. Toute l’affaire pourrait toutefois n’être qu’une simple arnaque pour gogos crédules. Du moins si l’on en croit des responsables de la régulation du trafic. "Il n’y a aucune menace puisque ses appareils ne fonctionnent pas", assure ainsi Howard Bennet, un expert de la ville de London, dans l’Ontario, interrogé par un journal canadien, le National Post, qui rapporte l’histoire.
Feu vert pour le feu rouge vert...
Pourtant, le risque est peut-être bien réel. Le quotidien note ainsi que certains feux, réglant la circulation des plus importants carrefours de villes canadiennes, sont équipés d’un mode de communication infrarouge. Cette technologie est utilisée, notamment par les pompiers, afin de modifier depuis leurs véhicules de secours la couleur des feux. Et ne pas rester, en cas d’urgence, bloqué au rouge. La zapette à feu rouge existe donc bel et bien. Mais pour l’heure, personne n’est parvenu à copier le fameux signal codé utilisé par les services de secours. En revanche, celui de certains claviers sans fil, si... Ce qui permet à une tierce personne de savoir en temps réel ce que tape la personne surveillée. De même, les systèmes de vidéosurveillance communiquent de plus en plus leurs images sans passer par quelque câble que ce soit. Et ces données sont interceptables par n’importe qui en possession du récepteur adéquat. Bref, si de plus en plus de protocoles de communication se vantent d’être "sans fil", ils devraient aussi préciser sans filet. En effet, la sécurisation de ces communications laisse généralement à désirer, et leurs utilisateurs ne sont pas informés des risques qu’ils prennent. Peter Shipley, un spécialiste de la sécurité informatique, démontrait ainsi récemment qu’en une heure seulement, il parvenait à entrer dans pas moins de 80 réseaux informatiques, reposant partiellement sur des technologies sans fil. Ce genre de piratage pourrait d’ailleurs devenir le prochain cauchemar des informaticiens, à mesure que le wireless se développe à vitesse grand V. Et il ne s’agira plus, cette fois, de brûler un simple feu rouge.