La géolocalisation des internautes pourrait bien être le prochain eldorado du commerce électronique. Selon CNet, cette application intéresse de plus en plus d’annonceurs et de marchands en ligne, mais aussi les régulateurs de l’Internet.
Quova, une start-up californienne, a passé neuf mois à scanner le Web en vue d’en recenser ses 4,2 milliards d’adresses IP (Internet Protocol, l’adresse "physique" des ordinateurs). GeoPoint, un service qu’elle lance à partir de cette cartographie d’Internet, pourrait ainsi révéler le pays, la région et même la ville correspondant à toutes ces adresses IP. Le programme vise clairement les faiseurs de pubs en ligne, mais aussi les sites souhaitant proposer du contenu "local" selon la provenance de l’internaute, les compagnies d’assurance et de services financiers, confrontés à différentes lois et codes de procédures, ou encore ceux qui voudraient interdire l’accès à certains services web afin de satisfaire à certaines obligations légales "nationales". Le blocage des adresses IP référencées comme françaises avait ainsi été évoqué dans l’affaire Yahoo !. Cette localisation des internautes est également mise en avant par la société Yahoo ! elle-même pour aider les annonceurs à mieux cibler leurs bandeaux de pub. Ainsi, il est fréquent de se voir infliger de la pub française lorsqu’on visite des sites américains. Il existe toutefois de nombreux cas où ça ne fonctionne pas : les abonnés d’AOL sont référencés comme provenant de l’...tat de Virginie, les serveurs y étant centralisés. De même, il suffit de passer par un anonymizer ou un serveur proxy pour masquer sa véritable adresse IP.
Enjeu économique et juridique
Le business de la géolocalisation n’en est pas moins en pleine expansion et Quova est loin d’être la seule sur ce créneau-là. On se souvient d’InfoSplit, qui avait profité de l’affaire Yahoo ! pour faire la promo de son service de géolocalisation. Citons encore Digital Island, Digital Envoy, ou encore les services de publicités "locales" proposés par DoubleClick, Engage et 24/7 Media. Le mois dernier, Microsoft rachetait pour sa part la licence de TraceWare en vue d’optimiser la distribution de contenu numérique. Si Akamai a refusé de commenter l’affaire Yahoo !, qui se trouve être l’un de ses principaux clients, elle affirme pouvoir bloquer l’accès à certains services web en fonction du pays d’où émane la requête. Elle travaille également, grâce aux partenariats avec certains fournisseurs d’accès, à localiser jusqu’au quartier de la ville d’où proviendrait telle ou telle adresse IP. Akamai garantirait un taux de réussite de 98 %, ce qui est tout bonnement impossible. Mais cela plait tellement aux annonceurs, investisseurs et autres friconautes... Selon Jupiter Media Metrix, sur 4 dollars dépensés dans la publicité en ligne en 2003, 1 dollar le sera pour les pubs locales.
Geographic tracking raises opportunities, fears:
http://news.cnet.com/news/0-1005-20...