05 12 2022
Retour a la home
Rubrique Économie
Économie
Rubrique Société
Société
Rubrique Technologies
Technologies
Rubrique Culture
Culture
MOTS CLÉS
 
Tous les mots

DOSSIERS...
 Le projet |  L’équipe |  L’association |  Nos outils  | Actualités |  Sources |  Alertes  
Abonnés : connectez-vous

 
Oubli du mot de passe
TRANSFERT S'ARRETE
Transfert décryptait l'actualité des nouvelles technologies, proposait un fil info quotidien et une série d'outils de veille. Notre agence, refusant toute publicité, dépendait de ses abonnements.
  COPINAGES
Ecoutez Routine.
Protégez-vous.
Auditez votre cybersécurité.
Chiffre du jour
700 000
dépistages génétiques chaque année en Europe, selon la Commission européenne (...)
Revue de Web
 Lindows harcelé
 Cyberdissidents vietnamiens en appel
 Plus de CO2 = moins d’eau potable
Phrase du jour
"Ce service public que nous assurons a besoin de votre soutien pour perdurer"
L’association Inf’OGM, qui justifie la fin de la gratuité de son bulletin d’information (...)

Dossier
Le nucléaire mis au secret
Dossiers récents
 Racisme en ligne : l’affaire Sos-racaille
 Le fichage des passagers aériens
 La bataille des brevets logiciels
 L’impasse énergétique
 L’hydrogène, une énergie (presque) propre
Tous les dossiers
Spacer
Unes de la semaine

lundi 1er/12 Transfert.net

vendredi 28/11 Économie

jeudi 27/11 Société

mercredi 26/11 Culture

mardi 25/11 Économie

Spacer


20/10/2003 • 17h52

Les conservateurs américains lancent un "observatoire" pour surveiller les ONG

Le site NGOWatch réclame la transparence pour ses adversaires
 

Deux organismes liés à la droite américaine ont lancé en juin 2003 le site ngowatch.org. Objectif : fournir au public des informations sur les organisations non-gouvernementales (ONG) internationales, dont le pouvoir grandissant semble inquiéter les conservateurs. Si les promoteurs de NGOWatch se veulent impartiaux, les organisations ciblées dénoncent une opération de propagande.

"Les ONG ne sont plus simplement des observateurs accrédités auprès d’organisations internationales, elles sont de plus en plus des décideurs autonomes", explique, dans sa page de présentation, le site NGOWatch. Et de poursuivre :"Presque partout dans le monde, les ONG ne sont pas régulées, elles sont dispensées d’expliquer leurs dépenses, de déclarer leurs activités ou leurs sources de financement, voire même le nom de leurs responsables."

D’Amnesty à Greenpeace

Afin "d’éclairer et de responsabiliser [ce] monde bourgeonnant", NGOWatch entend "compiler, sans préjugés, des informations factuelles sur les organisations non-gouvernementales".

S’appuyant sur les déclarations fiscales que toute ONG implantée aux Etats-Unis doit remplir, le site présente ainsi près de 150 organisations : mission, campagnes, accréditation auprès de l’ONU, responsables, adresse, situation financière...

Parmi les 150 organisations visées dans la liste établie par NGOWatch, on trouve les principales ONG de défense des droits de l’homme, de l’environnement et des libertés individuelles : Greenpeace, Amnesty International, Médecins du Monde, le Comité international de la Croix Rouge, l’ONG de défense des libertés individuelles American Civil Liberties Union, l’association de consommateurs Consumers International...

Lancé le 11 juin à l’occasion d’un colloque intitulé "Le pouvoir grandissant d’une élite non élue", NGOWatch est le fruit des efforts conjoints de deux centres de recherche liés à la droite dure américaine : l’American Enterprise Institute for Public Policy Research (AEI) et la Federalist Society for Law and Public Policy Studies.

Liberté, libéralisme, libertarisme

Fondé en 1943, l’AEI est un think tank, un cercle de réflexion et d’influence officiellement "dévoué à la préservation et au renforcement des fondements de la liberté". Ce lobby revendique des valeurs comme "étatisme limité, entreprise privée, les institutions culturelles et politiques vitales, diplomatie étrangère et politique de défense fortes".

Parmi sa cinquantaine de chercheurs et membres figurent Lynne Cheney, l’épouse de l’actuel vice-président américain Dick Cheney, Jeane Kirkpatrick, ambassadrice aux Nations-Unies du temps de Ronald Reagan, ou Richard Perle, l’un des plus fervents partisans de l’intervention américaine en Irak.

Contactés par Transfert, les responsables de l’AEI n’ont pas souhaité s’exprimer.

De son côté, la Federalist Society est un regroupement de juristes et d’avocats, soucieux de voir les écoles de droit et la profession juridique "fortement dominées par une idéologie progressiste orthodoxe plaidant pour une société centralisée et uniforme". Ses membres se définissent comme conservateurs ou "libertariens", un mouvement ultra-libéral d’essence américaine, rejetant tout interventionnisme de l’Etat.

"Défendre la souveraineté américaine"

"Nous nous inquiétons du rôle joué par des groupes défendant des intérêts particuliers dans l’élaboration de lois internationales qui, au bout du compte, influencent les décisions de la justice ou du gouvernement américains, explique Brian Hook, un des principaux conseillers de la Federalist Society pour NGOWatch. Cette action des ONG passe largement inaperçue. Avec ce site, nous entendons défendre la souveraineté américaine. L’AEI, de son côté, s’intéresse davantage à l’impact des ONG sur l’activité des grandes entreprises. Nous nous complétons donc très bien..."

Selon cet avocat, NGOWatch est mis à jour par une toute petite équipe (deux à trois personnes) grâce aux informations et données fournies par un réseau d’une cinquantaine de juristes et de chercheurs en politique.

S’il reconnaît que la liste des organisations disséquées sur NGOWatch penche largement à gauche, Brian Hook se défend d’une quelconque arrière-pensée partisane : "Nous nous contentons de présenter les organisations les plus importantes et les plus influentes", explique-t-il, un brin embarrassé.

Chrétiens de tous pays

La simple lecture de la fiche consacrée à certaines ONG nuance cependant cette déclaration d’impartialité.

Ainsi, le descriptif de la National Organization for Women (Now), une association féministe défendant le droit à l’avortement, met en lien deux articles du très chrétien magazine World : l’un accuse les membres de Now d’avoir menti dans leur déposition lors du procès de militants anti-avortement, l’autre moque la culture lesbienne de l’ONG.

L’association de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch se voit, elle, suspectée de sympathies pédophiles pour avoir mis en ligne une page d’aide aux étudiants victimes de discrimination homophobe. Selon NGOWatch, l’ONG, "dans un rapport promouvant la confusion sexuelle chez les étudiants, recommande des groupes en faveur du mariage homosexuel et qui ont été associés à la North American Man Boy Love Association", un groupe accusé d’encourager les abus sexuels sur les mineurs.

"Liste noire maccarthyste"

Les attaques lancées par NGOWatch ne restent pas sans réponse. Quelques jours après le lancement du site, Naomi Klein, l’auteur du fameux livre No Logo, ripostait dans une tribune : "Ce projet est une liste noire maccarthyste, qui raconte des histoires sur toutes les ONG qui osent s’opposer à l’administration Bush ou qui soutiennent des traités internationaux que la Maison Blanche refuse de signer."

"NGOWatch est vraiment une démarche hypocrite de dénigrement des ONG, confirme Nancy Hwa, de Greenpeace Etats-Unis. Ils tentent de tirer la sonnette d’alarme sur un sujet qui n’en vaut pas la peine. Les ONG sont plus transparentes que les multinationales. Et si l’on parlait du poids des grandes entreprises du secteur pétrolier ou du bois dans l’administration Bush ? Elles non plus ne sont ’pas élues’ par les citoyens..."

Pour Laura Miller, du Center for Media and Democracy, qui analyse les formes de propagande au sein du site collaboratif Disinfopedia, la question de la transparence ne devrait pas être évacuée par les ONG. "NGOWatch la détourne à des fins idéologiques, c’est une question légitime dont il faut discuter, estime cette éditrice associée. Les ONG doivent être transparentes sur leur financement et démocratiques dans leur fonctionnement. Bien sûr, NGOWatch n’est pas très constructif sur ces sujets."

Laura Miller préfère voir dans cette offensive de la droite américaine "une sorte de reconnaissance du travail des ONG" : "Aujourd’hui, les ONG ont davantage de crédibilité que les grandes entreprises. Les gens croient davantage au discours d’Amnesty International qu’à celui de Coca-Cola. C’est bien ce qui gêne les instigateurs de NGOWatch..."

Ngowatch.org:
http://www.ngowatch.org

Le site de l’American Enterprise Institute:
http://www.aei.org

Le site de la Federalist Society:
http://www.fed-soc.org

Le site du Center for Media and Democracy:
http://www.prwatch.org

La tribune de Naomi Klein, l’auteur de "No Logo":
http://www.globeandmail.com/servlet...

Le site de l’ONG Human Rights Watch:
http://www.hrw.org

 
Dans la même rubrique

28/11/2003 • 18h33

La Criirad porte plainte contre la Cogema pour avoir diffusé des infos sur les déchets nucléaires

27/11/2003 • 17h14

La Cnil met les"étiquettes intelligentes" sur sa liste noire

26/11/2003 • 18h54

Un observatoire associatif pour lutter contre les inégalités

24/11/2003 • 22h09

EDF refuse d’étudier la résistance de l’EPR à une attaque de type 11-septembre

24/11/2003 • 18h36

La Grèce bannit la biométrie de ses aéroports à un an des Jeux olympiques
Dossier RFID
Les étiquettes "intelligentes"
Dernières infos

28/11/2003 • 19h29

Quand le déclin de la production pétrole mondiale va-t-il débuter ?

28/11/2003 • 19h19

Les réserves de pétrole sont dangereusement surévaluées, dénonce un groupe d’experts

27/11/2003 • 19h01

Un traité onusien veut obliger les belligérants à nettoyer les "résidus explosifs de guerre"

26/11/2003 • 19h06

"The Meatrix", un modèle de dessin animé militant, hilarant et viral

26/11/2003 • 18h47

Pour les Etats-Unis, les essais nucléaires ne sont pas encore de l’histoire ancienne

25/11/2003 • 19h13

Les hébergeurs indépendants ne sont toujours pas responsables, pour l’instant

25/11/2003 • 19h04

Les licences Creative Commons bientôt disponibles en français

24/11/2003 • 18h16

10 000 manifestants réclament la fermeture de la School of Americas

21/11/2003 • 19h36

Deux affaires judiciaires relancent la polémique sur la responsabilité des hébergeurs

21/11/2003 • 19h04

Un anti-raciste poursuivi en justice pour antisémitisme

21/11/2003 • 18h48

Le festival Jonctions confronte art, technologies et éthique

20/11/2003 • 19h28

Un fonctionnaire ne peut utiliser sa messagerie professionnelle à des fins religieuses

20/11/2003 • 19h00

Les technologies de surveillance automatisée tiennent salon au Milipol 2003

20/11/2003 • 18h22

Zouhaïr Yahyaoui libre, les cyberdissidents tunisiens restent harcelés par le régime

20/11/2003 • 16h29

Le site parodique Send Them Back milite pour le renvoi de tous les mp3 "volés" à la RIAA


Contacts |  Haut de page |  Archives
Tous droits réservés | © Transfert.net | Accueil
Logiciels libres |  Confidentialité |  Revue de presse

Page not found