Napster ferme. Et alors ?
L’acharnement de l’industrie musicale à faire fermer Napster est vain, puisque le système d’échange des fichiers musicaux est trop répandu pour disparaître.
Les majors de la Recording Industry Association of America auront peut-être la peau de Napster. Mais elles ne feront jamais disparaître ses quelque 21 millions d’utilisateurs. "Je ne crois pas que ce procès ait une quelconque importance, quoiqu’il arrive", affirme tout net Eric Scheirer, un analyste du cabinet Forrester Research. "Si les majors gagnent, ça ne leur ouvrira aucune perspective en matière de business, et si elles perdent, cette défaite soulignera que le p-to-p est là pour rester."
La technologie d’échange des fichiers musicaux est trop répandue, trop utilisée pour être abolie du jour au lendemain. Elle est presque devenue routinière dans la vie de certains internautes, qui ne feront jamais marche arrière. Si Napster disparaît, un autre logiciel prendra naturellement la relève : Gnutella. Et à la différence de son prédécesseur, Gnutella n’est pas une marque, il n’appartient à personne puisque son code source est en libre accès. Des centaines, des milliers, des millions de logiciels compatibles avec Gnutella peuvent donc se répandre sur le Web, sans que la justice américaine puisse y faire grand-chose.
Napster va peut-être disparaître. Mais une autre issue semble plus probable : la firme californienne a annoncé sa volonté d’établir un partenariat avec LiquidAudio qui pourrait donner naissance à un logiciel de distribution musicale respectant le copyright. Napster payant ou Napster bourré de publicité, n’est-ce pas le début d’une grande carrière pour Gnutella ?
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