Ne dites pas à ma mère que je travaille dans une start-up...
Trois quarts des Français préfèrent que leurs enfants ne travaillent pas dans une start-up, selon un sondage Ifop. Ce qui ne signifie pas qu’ils sont allergiques à la nouvelle économie.
Travailler dans une start-up, voilà le triste sort que les Français souhaiteraient éviter à leurs enfants, selon le premier baromètre de la nouvelle économie, réalisé par l’Ifop en juin. Et la tendance est lourde : près de trois quarts des interrogés préfèreraient voir leur progéniture se caser dans une entreprise traditionnelle, plutôt que dans une start-up. Pis : d’une manière générale, on estime préférable d’envisager pour le fiston ou la fifille, une carrière de médecin (27 %) ou de fonctionnaire (21 %), alors que celle de créateur d’entreprise ne tente que 13 % des parents interrogés.
"Mauvaise connaissance dans l’opinion publique" ?
Ce constat sans équivoque semble embêter quelque peu les sondeurs de l’Ifop, qui travaillaient, entre autres, pour le compte de CroissancePlus, une association d’entreprises pour la plupart issues... de la nouvelle économie. Alors, sans se démonter, ils sortent l’explication de leur chapeau : les start-ups "souffrent sans doute d’une mauvaise connaissance dans l’opinion publique". La possibilité que les parents craignent de voir leur descendance harassée par des horaires extravagants et menacée à tout moment de passer par la case “chômage sans stock-options” ne semble pas les effleurer outre mesure...
Mais point de généralisation hâtive : les Français ne sont pas, loin s’en faut, rétifs à la nouvelle économie qui, pour deux tiers d’entre eux, contribue et contribuera à la création d’emplois. Quant à la possibilité de bénéficier des stock-options, elle fait briller les yeux de près de 70 % des interrogés.
Les ...tats-Unis, ce paradis...
Mieux : les Français sentent poindre en eux la fibre entrepreneuriale. Près de 40 % (62 % des moins de 25 ans) souhaiteraient lancer leur entreprise ou se mettre à leur compte. Mais là encore, le modèle de la start-up fait peur à 73 % d’entre eux, qui se verraient plutôt capitaine d’industrie à l’ancienne. Et voilà les Hexagons qui se mettent à parler comme des patrons : une majorité (67 %) estiment en effet que "l’état d’esprit de la classe politique" freine le développement de la nouvelle économie, de même que la fiscalité (79 %), les charges sociales (82 %) et ... les 35 heures (54 %). Ils considèrent à 28 % qu’il serait plus facile de créer leur société aux ...tats-Unis, ce paradis où le système de taxation des forces vives est tellement plus indulgent...