Le FBI s’aperçoit enfin qu’avoir baptisé " Carnivore " un outil d’espionnage domestique n’est pas forcément fait pour rassurer les citoyens américains. Surtout quand ce Carnivore est soupçonné de violer leur vie privée. Aussi, désormais, il faudra dire DCS1000...
Au commencement, il s’appelait Omnivore, ou encore Dragon Suite. Désormais, il faudra dire DCS1000, pour "Digital Collection System", système de " ramassage " digital. C’est en effet le nouveau nom donné par le FBI à son tristement célèbre Carnivore. Cette modification intervient à l’occasion de la mise à jour de son système d’écoute et d’interception. Selon le Government Computer News, qui révèle cette subtile modification de nom, il s’agit tout autant pour le FBI de se défaire de la mauvaise image qui colle à la peau du Carnivore - du fait de la connotation péjorative du terme - que de suivre l’une des recommandations émises par un groupe d’experts. Ceux qui ont été chargés par le Département de la Justice américaine d’étudier la véritable nature du système. Une enquête avait en effet été lancée après le scandale qui avait suivi une révélation : l’utilisation de Carnivore par les agents fédéraux américains, accusés alors d’avoir violé le 4e amendement de la Constitution, garant de la vie privée des citoyens américains.
Ce n’est pas le nom qui fait peur
Les associations de défense de la vie privée s’étaient élevées contre l’aspect pour le moins partisan de la commission chargée d’évaluer le Carnivore. En effet, ses enquêteurs avaient tous ou presque été sous contrat avec différents services de police ou de renseignement. Ce changement de nom ne rassure ce pendant pas les associations. Interrogé par Reuters, Barry Steinhardt, de l’American Civil Liberties Union, avance que "s’il rôde comme un loup, hurle comme un loup et a l’appétit vorace d’un loup, il s’agit toujours bien d’un carnivore". Pour David Sobel, de l’Electronic Privacy Internet Center (EPIC), cette modification de nom ne change strictement rien au problème : "Ce n’est pas le nom qui fait peur aux gens, mais la façon dont le système fonctionne". Le Carnivore scanne en effet l’intégralité tu trafic Internet transitant par les fournisseurs d’accès (FAI) chez qui il est implanté. Officiellement pour repérer tous les e-mails qui viennent de, ou vont vers, la cible visée. L’EPIC s’était fendue d’un contre-rapport révélant que les potentialités du Carnivore étaient bien plus intrusives que ce que reconnaissait le FBI, et en appelle toujours à une révision substantielle du système. Mais pour connaître les modifications introduites dans ce DCS1000, il faudra encore attendre la publication officielle d’un nouveau rapport du Département de la Justice.
Government Computer News
http://www.gcn.com/
Carnivore: circulez, y’a rien à voir (ou presque)!
http://www.transfert.net/fr/cyber_s...