"On ne dit pas que ces accords nous appartiennent (...) mais joués dans un certain ordre, les gens les associent à nous"
Phrase choc d’un canular en ligne visant Metallica, qui aurait attaqué un groupe pour "usage abusif" des accords mi et fa
modifié le 21 juillet 2003
Depuis le mercredi 16 juillet, un canular a fait le tour du web, repris par de nombreux sites, forums et médias, dont Transfert.net.
Lancée par Eric Ashley, un Canadien musicien amateur et spécialiste des "hoaxes" depuis 1997 avec son site scoopthis.com, l’histoire était trop belle. Elle consolidait la réputation de Metallica, un groupe positionné à l’avant-garde de l’offensive contre le système de partage de fichiers Napster, comme formation musicale la plus procédurière du monde. Le groupe de heavy metal californien avait supposément porté plainte contre Unfaith, un groupe canadien, pour "violation de marque". Motif : ce dernier faisait un "usage abusif" des accords mi et fa dans leurs compositions, un enchaînement musical connu pour sa pesanteur abrutissante et sa mélancolie mineure, devenu au fil des années l’un des principaux leitmotivs de Metallica.
Unfaith n’était en fait que le nom d’artiste d’Ashley, qui a lancé le canular en utilisant la maquette des sites de la chaîne MTV et de Metallica.
Fin rédacteur, ce Canadien de 29 ans a déclenché une énorme vague de connexions (plus de 100 000 visites, selon lui) en peu de temps. Le faux article et la faux communiqué de presse combinaient avec gourmandise des éléments plausibles, vu la réputation du groupe sur le réseau.
Le batteur Lars Ulrich, connu par les fans comme plus communicant et le moins lumineux des membres de Metallica, soutenait que son groupe entendait recevoir 50 % des revenus générés par les ventes de morceaux du groupe Unfaith utilisant les deux accords en question.
La fausse plainte s’appuyait aussi sur l’extension du domaine de la propriété intellectuelle, une tendance lourde qui touche des domaines de plus en plus divers. En l’occurence, Metallica revendiquait une supposée "violation de marque", qui n’aurait eu que peu de chance d’être reconnue par un juge pour une succession d’accords. En revanche, comme le note un juriste américain spécialisé, cité par CNN : une telle structure de chanson se situe "typiquement aux limites du domaine du copyright, qui s’applique à toute expression artistique sur un support tangible".
L’auteur de ce canular qui a fait le tour du réseau donne le mot de la fin : "Je m’avance peut-être un peu mais ça ne m’étonnerait pas que Lars Ulrich approuve cette parodie, parce qu’elle montre internet pour ce qu’il est." En effet.
Article de CNN sur le canular: Metallica lawsuit hoax floods Web:
http://www.cnn.com/2003/LAW/07/17/c...
Le faux article de MTV: "Metallica sue canadian band over E, F chords":
http://www1.scoopthis.com/411/met_u...
Le faux communiqué de Metallica:
http://www1.scoopthis.com/411/met_u...