L’organisateur du festival Norapolis veut faire rêver en exposant l’art multimédia dans Metz.
La première édition de Norapolis, festival international de la création numérique, se tient à Metz du 5 au 7 mai 2003. Pendant trois jours, musiciens, vidéastes et graphistes doivent investir la ville. Parmi les manifestations prévues, une exposition du designer japonais Ora-ïto et un opéra multimédia joué par un orchestre symphonique se dérouleront à l’Arsenal, tandis qu’une installation vidéo sur le thème de la perspective prendra place dans l’église Saint-Pierre. Des débats autour de l’art et de la scénarisation du spectacle vivant à l’aide des nouvelles technologies auront lieu à l’école des Beaux-Arts. A travers ce festival, Mario Salis, organisateur l’événement et président de l’association Ars Multimédia, souhaite donner à voir des créations et non pas des performances techniques sans âme.
Pensez-vous que le grand public s’intéresse aux oeuvres multimédias ?
Le festival s’intitule Norapolis en référence à cette ville méditerranéenne du 8e siècle avant Jésus Christ, engloutie peu à peu par la mer. Une ville dans laquelle on découvre encore aujourd’hui des vestiges. C’est un peu la métaphore du projet. Dans le multimédia, beaucoup de créations peuvent émerger. On ne les comprend pas toujours mais ceux qui s’y plongent peuvent découvrir des artistes et des oeuvres passionnantes. L’objectif de ce festival est donc de montrer des choses, de faire rêver le public et non pas de rechercher la prouesse technologique. Nous voulons prouver qu’on peut faire passer des émotions avec des machines et dépasser le côté froid des interfaces.
Ce type d’art a-t-il encore besoin de trouver sa place face aux arts plus traditionnels ?
Je ne suis pas un militant ni un défenseur de l’art multimédia. L’exposition dans la ville d’oeuvres accessibles au plus grand nombre va générer des débats. Les gens vont discuter entre eux de ce qu’ils ont vu. Ce qui m’intéresse, c’est la création avant tout, et la façon dont elle intègre les nouvelles technologies. Je pense que l’art numérique a évolué. Aujourd’hui, la technologie s’adapte aux besoins du créateur, elle est de moins en moins mise en avant. Cela aboutit à des oeuvres accessibles et touchantes. Je pense en particulier que les DVD d’art ont un bel avenir. Ce sont des tableaux numériques que tout un chacun peut diffuser sur son écran de télévision... Certains sont d’ailleurs déjà en vente chez les grands libraires.
Comment allez-vous juger les oeuvres sélectionnées pour le concours de création numérique que vous avez lancé ?
Quinze artistes ont été sélectionnés suivant dix critères définis par un jury présidé par Jean-Patrick Capdevielle : l’interactivité de la création, l’utilisation des nouvelles technologies, le concept, la performance visuelle, la présence scénique, la qualité d’interprétation, la performance technique et musicale, l’improvisation, l’originalité et l’émotion suscitée par l’intégralité de l’oeuvre.
Le site du festival Norapolis:
http://www.norapolis.org