Des problèmes informatiques ont littéralement buggé les élections qui devaient se dérouler dimanche 28 mai au Venezuela. Le tribunal suprême les a suspendues et repoussées à une date ultérieure.
"Les conditions techniques et informatiques pour garantir un processus électoral transparent et sans failles ne sont pas réunies." Jeudi 25 mai, après quatre heures de délibérations, le président du tribunal suprême vénézuélien, Iván Rincón, a prononcé le report immédiat des multiples élections du dimanche 28 mai. Les Vénézuéliens devaient élire ce jour-là leur nouveau président, mais aussi une nouvelle assemblée nationale, des gouverneurs et des maires. Le plus important scrutin jamais réalisé dans ce pays.
Débordés par les candidats
L’entreprise américaine Election Systems & Software (ESS) était chargée de mettre en place la base de données informatiques regroupant la totalité des candidats et le logiciel de décompte des votes. Elle devait également fournir tous les ordinateurs et envoyer 10 000 ingénieurs sur place pour contrôler le tout. A priori un choix judicieux , cette société étant chargée de la quasi-totalité de la logistique électorale aux ...tats-Unis. Seulement voilà, avec 33 000 candidats pour 6 000 postes et quatre élections différentes, la tâche s’avérait complexe. D’autant que l’organisme local responsable du transfert des informations, le Conseil national des élections (CNE), semble avoir été débordé par le nombre de candidats. Résultat : le système informatique n’a pas supporté la masse de données...
Honte nationale
"Nous avons réalisé plus de 11 000 modifications sur la base de données en quelques semaines, s’excuse John Groh, le porte-parole d’ESS dans la presse vénézuélienne. Les noms des candidats étaient souvent mal orthographiés, d’autres avaient changé de circonscription et il nous manquait la quasi-totalité des candidatures de deux ...tats." Les autorités vénézuéliennes n’ont plus le choix et devront se mettre d’accord sur une nouvelle date, en juin ou en juillet. En attendant, la population ne cache pas son mécontentement : "Quelle honte, même en Haïti, ils ont réussi à organiser des élections la semaine dernière", pouvait-on entendre dans les rues de Caracas.