Les Américains mettent au point une parade logicielle contre les avions-kamikazes
Inscrire des zones d’exclusion aériennes dans l’ordinateur de bord : une expérience pilote
Pour éviter que ne se reproduisent des attaques comme celles qu’a connues New York le 11 septembre 2001, ingénieurs et industriels de l’aviation cherchent à mettre au point un système de contrôle automatique du ciel, capable d’empêcher les avions de lignes de s’écraser en ville. Un chercheur américain propose une sorte de bouclier logiciel qui laisse aux pilotes le contrôle de leur avion mais leur interdit de se diriger vers les zones sensibles.
Aux Etats-Unis, la psychose des attentats pousse autorités et industriels à chercher de nouveaux moyens d’empêcher les attaques aériennes terroristes : filtrage des passagers, reconnaissance faciale dans les aéroports ou batteries anti-aériennes urbaines, de nombreuses pistes sont à l’étude.
Le charme discret du "softwall"
Edward Lee, professeur au département d’ingénierie électrique et informatique de l’université de Berkeley, propose lui une solution élégante pour éloigner les avions menaçants des centre-ville. Plutôt que de les arrêter en les abattant, il voudrait les protéger d’eux-mêmes grâce à un "softwall", une sorte de "muraille" logicielle intégrée à leur ordinateur de bord.
Couplé à un récepteur de géolocalisation GPS et une base de données répertoriant les coordonnées de toutes les zones interdites de survol pour l’aviation civile, ce système embarqué fera résister l’avion à toute commande le dirigeant vers une cible potentielle. Le pilote garde ainsi le contrôle de son appareil mais son système de navigation l’oblige à naviguer dans un espace aérien virtuel d’où sont exclues les zones interdites.
L’avionneur Boeing s’est associé à ce projet de recherche, lancé par l’ingénieur de Berkeley depuis le début octobre 2001 "pour que les avions commerciaux ne servent plus d’armes".
Il y a toujours un pilote dans l’avion
Un autre dispositif de défense contre les avions-kamikazes avait auparavant été proposé par l’équipementier militaire américain Northrop Grumman. Ce système consiste à équiper l’ordinateur de bord des avions de ligne du système de contrôle à distance utilisé pour les drones, ces avions sans pilote : dès qu’un appareil est suspecté d’avoir été détourné, il devient pilotable par un centre de contrôle situé au sol.
Selon Edward Lee et son équipe, le système de Northrop Grunman est dangereux car il pourrait lui-même être détourné par un groupe de terroristes doués...
L’ingénieur estime en revanche que son "bouclier" ne pourrait être piraté à distance car il est embarqué et ne requiert aucune liaison radio interceptable entre l’avion et le sol. Il laisse donc une totale autonomie au pilote tout en l’empêchant d’acheminer son engin au-dessus de cibles potentielles. Reste à savoir si les pilotes de lignes vont apprécier de voler dans un espace aérien à la Matrix.
Le projet SoftWalls d’Edward Lee et son équipe:
http://ptolemy.eecs.berkeley.edu/pr...
La page d’Edward Lee (université de Berkeley):
http://ptolemy.eecs.berkeley.edu/~eal/