En 2005 entreront en vigueur deux directives de l’Union européenne concernant les déchets électroniques et électriques (DEEE) en fin de vie.
Ordinateurs, chaînes hi-fi, téléphones cellulaires, lave-linge, outils de bricolage ? Chaque Français met chaque année au rebut plus de 16 kilogrammes de déchets électroniques et électriques. 10 à 15% d’entre eux seulement sont recyclés, les autres prenant le chemin des incinérateurs ou des décharges.
Or, les composants de ces déchets - parmi lesquels le plomb, le mercure ou des substances halogénées - constituent une grave menace pour l’environnement. Un seul tube cathodique polluerait 50 mètres cubes de terre pendant trente ans.
L’Union européenne s’est saisie de ce dossier dès 1997 et a adopté en avril 2002 deux textes applicables au début de l’année 2005. L’une des directives fixe à 2008 l’éradication des métaux les plus nocifs - métaux lourds et retardateurs de flamme notamment - pour les constructeurs d’appareils électriques et électroniques.
L’autre exige des industriels la mise sur pied d’un réseau de collecte gratuite et de recyclage des DEEE des particuliers (voir notre article sur l’expérience menée à Nantes). Un minimum de 4 kilogrammes par habitant et par an devront être recyclés par ce réseau, d’ici à la fin 2006. En France, les entreprises sont déjà tenues par la loi de faire recycler leurs déchets dangereux.
Plusieurs organisations non gouvernementales, dont le Bureau européen de l’environnement (EEB), ont salué la détermination de l’Union européenne sur la question des DEEE. En premier lieu, et en dépit de l’opposition initiale de lobbies industriels comme l’American Electronics Association, le principe de responsabilité individuelle des producteurs a été retenu. Chacun sera donc comptable financièrement de la qualité environnementale des produits qu’il met en circulation.
Ce dispositif dissuasif devrait inciter les constructeurs à développer des produits écologiquement neutres, donc à réintroduire dans le processus de fabrication un coût environnemental qui était alors pris en charge par la collectivité, sous forme de pollution.
Ensuite, le dispositif se veut incitatif pour les particuliers, qui pourront faire collecter gratuitement leurs DEEE. Le coût de cette récupération sera pris en charge par les constructeurs, qui le répercuteront logiquement sur le prix de vente. Façon d’instaurer un principe de consommateur-pollueur-payeur.
Le résumé des directives européennes:
http://europa.eu.int/scadplus/leg/f...
Le Bureau européen de l’environnement:
http://www.eeb.org
Le site de l’American Electronics Association:
http://www.aeanet.org
Nantes teste la collecte des déchets électroniques (Transfert.net)
http://www.transfert.net/a8690