Les relations s’enveniment entre les héritiers des fondateurs de Hewlett-Packard, opposés à la fusion avec Compaq, et les dirigeants de la société d’équipements informatiques, qui portent le projet.
Walter Hewlett, le fils de William Hewlett, a déposé hier auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC, le gendarme américain de la bourse) un document très critique à l’égard du projet de fusion entre Hewlett-Packard et Compaq. Selon lui, l’acquisition de Compaq pour 24 milliards de dollars est une opération " trop chère et inutilement risquée ". Il appelle donc les actionnaires de Hewlett-Packard à la rejeter. Pour être autorisé à leur envoyer son document, il doit néanmoins attendre qu’il soit validé par la SEC.
Influences familiales
Depuis l’annonce conjointe, le 4 septembre 2001, par Hewlett-Packard et Compaq de leur intention de fusionner, tous les héritiers de William Hewlett et David Packard se sont prononcés contre le projet. Or ils détiennent, directement ou par l’intermédiaire de fondations, 18 % du capital de la société créée par leurs pères. À eux seuls, ils ne peuvent donc faire échouer le rapprochement, mais ils comptent bien user de leur influence pour convaincre d’autres actionnaires de se rallier à leurs vues.
Episodes
Les relations entre les héritiers et l’équipe de direction, menée par Carly Fiorina, se sont donc considérablement tendues. Le 14 décembre, Richard Hackborn, l’un des plus fervents soutiens de Carly Fiorina, a claqué la porte du bureau de la fondation William et Flora Hewlett, que préside Walter Hewlett. Le 20 décembre, Hewlett-Packard est passé à l’offensive, déclarant que les analyses sur lesquelles se base Walter Hewlett pour rejeter la fusion s’appuient sur " des hypothèses financières incorrectes ". En stigmatisant l’opposition des héritiers comme une attitude de peur face au changement. Le 21 décembre, c’est David Packard junior qui est monté au créneau pour récuser ces accusations d’immobilisme.
A suivre...
La démarche de Walter Hewlett auprès de la SEC n’est donc qu’une étape supplémentaire dans le conflit. La direction de H-P a déjà rendu public, le 19 décembre, son argumentaire en faveur de la fusion. Elle devrait le compléter et l’amender pour déposer auprès de la SEC, dès le début de l’année 2002, sa notice officielle d’information aux actionnaires à propos de la fusion.
L’argumentaire des dirigeants d’Hewlett-Packard (document PDF)
http://www.hp.com/hpinfo/newsroom/h...