Les jeux vidéos empêchent un développement correct du cerveau, estiment des chercheurs japonais. Dans le même temps, des psychologues finlandais utilisent ces mêmes jeux vidéo pour aider les enfants dyslexiques. Cherchez l’erreur.
Des scientifiques japonais de l’université de Tohoku estiment que les jeux vidéo ne stimulent qu’une partie du cerveau : celle qui gère la vision et le mouvement. Selon une étude menée auprès de centaines d’écoliers, les uns jouant à un jeu Nintendo, les autres faisant des problèmes arithmétiques, les chercheurs ont déduit que la première activité ne stimulait qu’une partie du cerveau, tandis que la seconde permettait le développement du lobe frontal, qui se réfère plus au contrôle du comportement, à la mémoire, et à l’apprentissage. Pour le professeur Kawashima, les prochaines générations d’enfants joueurs seront moins contrôlables que les précédentes, et plus violentes, dans la mesure où elles seront moins capables de maîtriser leurs émotions.
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Pourtant, dans le même temps, le site de BBC News fait état d’un expérience menée en Finlande, et qui semble contredire en partie le discours des chercheurs japonais. À l’université d’Helsinki, une équipe vient en effet de développer un petit jeu vidéo qui jouent sur la reconnaissance de sons. Selon ses créateurs, ce petit logiciel aide les enfants dyslexiques à vaincre leurs troubles, en sollicitant certaines régions spécifiques du cerveau. Les 24 enfants qui ont joué à ce jeu semblent avoir considérablement amélioré leurs capacités à lire. Que faut-il en déduire ? D’abord que tous les jeux vidéo n’engendrent pas la même activité cérébrale, et qu’il semble illusoire de vouloir formuler des généralités hâtives sur la base d’une expérience unique. Ensuite, que les jeux ne sont qu’une activité de loisirs, et qu’à moins d’élaborer des logiciels spécialisés, il ne faut sans doute pas compter sur eux pour bâtir un esprit humain. Mais l’ignorait-on vraiment ?