Interview de Jacques Degroote, président de l’ASPIC France, président de la branche française de l’ASP Industry Consortium, qui a pour mission de promouvoir ce modèle.
Qu’est-ce que le modèle en ASP ?
Ce qu’on appelle modèle en ASP, c’est le fait qu’un utilisateur (entreprise ou particulier) puisse se servir de logiciels qui ne sont pas stockés sur son propre ordinateur ou son propre réseau, mais hébergés à distance sur un serveur. Les ASP sont les entreprises charnières de ce modèle : en amont, elles négocient avec les éditeurs le droit de proposer leurs logiciels ; elles y agrègent un éventail de services (formation, facturation, gestion des profils utilisateurs, sécurité, etc.) ; enfin, elles assurent, directement ou indirectement, la diffusion de ces bouquets logiciels.
Quels sont les avantages pour les utilisateurs ?
Au sein de l’ASPIC, nous avons établi une liste de près de 900 avantages ! Tout d’abord, lorsqu’une entreprise bascule en modèle ASP, elle peut économiser jusqu’à 40 % sur ses dépenses d’infrastructure informatique. Alors même qu’elle disposera, en permanence, de la dernière version des logiciels, puisque c’est l’ASP qui effectue les mises à jour ! En matière de sécurité, les ASP peuvent protéger les données stockées par l’utilisateur sur leurs serveurs, en effectuer des copies de sauvegarde, crypter les flux d’informations qui transitent entre le serveur et l’utilisateur, etc. Par ailleurs, le modèle en ASP facilite la mobilité et le travail collaboratif. En effet, un nom d’utilisateur et un mot de passe suffisent à accéder à ses logiciels et à ses documents de travail depuis n’importe quel ordinateur connecté à Internet.
Pourquoi le marché des ASP ne décolle-t-il pas plus rapidement en France ?
En 2000, la dizaine d’ASP français ont réalisé un chiffre d’affaires négligeable et le grand boom que certains annonçaient pour le mois de septembre n’a pas eu lieu. Il faut dire que beaucoup des ASP en étaient encore au stade de l’installation de leurs serveurs et n’étaient donc pas pleinement opérationnels. Mais, depuis janvier, nous sentons un démarrage. Je pense donc que le chiffre d’affaires global, pour 2001, devrait atteindre 150 à 200 millions de francs. Je ne trouve pas le rythme de développement du marché excessivement lent, ni très surprenant car, pour une entreprise, basculer en modèle ASP constitue une véritable révolution. Cela exige un temps de préparation.
Propos recueillis par Rémi Vallet