L’ex-champion de la reconnaissance vocale vend ses restes aux enchères, à des prix de départ bas. Bien loin des 9 milliards de dollars auxquels était évaluée la société début 2000.
La saga économico-judiciaire de Lernout & Hauspie arrive à son terme. La société flamande, spécialiste des technologies de reconnaissance vocale, ne s’est jamais remise des entourloupes de ses deux fondateurs. Depuis hier, à New York, les enchères sont ouvertes pour disperser les actifs de l’entreprise, mise en liquidation au mois d’octobre par les tribunaux de commerce belge et américain.
De 9 milliards...
Début 2000, Lernout & Hauspie passait pourtant pour LA réussite belge en matière de nouvelles technologies. Cotée au Nasdaq, l’envolée du cours de son action avait fait grimper sa valorisation totale à 9 milliards de dollars (67 milliards de francs). Mais en août 2000, on apprend que les revenus des filiales en Corée du Sud et à Singapour ont été artificiellement gonflés : c’est le début du scandale. En novembre 2000, Lernout & Hauspie est contrainte de déposer le bilan pour tenter de trouver un plan de redressement, qui n’aboutira jamais. Et en avril 2001, les deux dirigeants fondateurs, Jo Lernout et Pol Hauspie, sont arrêtés pour falsification des comptes et manipulation du cours de bourse.
... à 20 millions
Désormais, ne restent du fleuron de la high-tech flamande que quelques technologies de reconnaissance vocale, à vendre au plus offrant. Les noms des participants aux enchères, qui avaient jusqu’au 21 novembre pour rendre leurs offres, n’ont pas été dévoilés. Néanmoins, quelques entreprises n’ont pas fait mystère de leur intention d’enchérir : le concurrent SpeechWorks, qui devait racheter une partie des actifs, avant que l’accord soit rendu caduque par la liquidation ; Dictaphone, la filiale de Lernout & Hauspie ; ou encore Janet et James Baker, fondateurs de Dragon Systems, une start-up de reconnaissance vocale rachetée l’an passé par Lernout & Hauspie.
Pour l’ensemble des actifs en ventes, le montant minimum des enchères a été fixé à 21,5 millions de dollars (160 millions de francs). Quand bien même les acheteurs potentiels seraient prêts à enchérir au-delà, la somme récoltée ne saurait suffire à rembourser les dettes, supérieures à trois milliards de francs.
Le site de Lernout & Hauspie:
http://www.lhsl.com