Les sociétés Internet européennes introduites en Bourse souffrent. Certes, 38 % d’entre elles ont atteint l’équilibre. Mais beaucoup sont fragiles.
Depuis septembre 2000, la capitalisation boursière cumulée des dotcoms européennes a été divisée par trois, passant de 200 à 64 milliards d’euros. La croissance de leurs ventes a plongé et 18 des 150 plus grosses sociétés Internet européennes cotées ne disposent plus des ressources financières suffisantes pour tenir plus de douze mois sans apport de fonds supplémentaires. Rien de très nouveau, donc, puisque les difficultés des start-up sont médiatisées depuis plus de six mois. Mais l’étude dont ces chiffres proviennent permet de se faire une idée de l’ampleur de la déconfiture, malgré le ton résolument optimiste adopté par PricewaterhouseCoopers et Fletcher Advisory Ltd.
38 % des dotcoms européennes rentables
Les deux cabinets d’audit et de conseil à l’origine de cet index trimestriel des 150 plus grandes sociétés Internet européennes (cotées sur les marchés européens) préfèrent mettrent en avant les points positifs. Ainsi, 38 % de l’échantillon avait atteint l’équilibre opérationnel à la fin de l’année 2000, contre 28 % à la fin du mois de septembre 2000. La fuite en avant des dépenses est terminée, si bien qu’en moyenne les dotcoms analysées disposent encore de liquidités pour les 17 prochains mois. Malgré un ralentissement, la croissance des ventes des sociétés Internet reste supérieure à celle des entreprises de l’ancienne économie. Enfin, pour la première fois, la croissance des ventes est égale et parfois même supérieure à la croissance des frais de fonctionnement.
Capitalisations boursières en chute libre
Reste que PricewaterhouseCoopers et Fletcher Advisory ont été contraints de réviser les critères de sélection de l’échantillon pour dégoter 150 entreprises passant l’examen. Ainsi, dans sa précédente édition, le " Internet 150 index " ne s’intéressait aux sociétés qu’à partir de 62 millions d’euros de capitalisation boursière. Mais compte tenu de l’effondrement des Bourses de valeurs de croissance, le seuil est désormais passé à 33 millions d’euros ! Et, fait marquant, les 150 sociétés retenues pour l’étude représentent plus de 95 % de la capitalisation boursière cumulée de l’ensemble des dotcoms européennes...
Consolidation
En termes de capitalisation boursière, l’une des conclusions notables montre qu’un certain nombre de sociétés sont désormais valorisées à peine au - dessus du niveau de leurs réserves financières. Si bien qu’elles deviennent des cibles intéressantes et que l’on peut s’attendre à un nouvel afflux de capitaux ainsi qu’à une vague de rapprochements.