Selon un site de joueurs allemand, Diablo II, le succès international développé par Blizzard Entertainment, convoierait un maximum de données utilisateurs vers les serveurs maison : Battlenet.
Depuis une semaine, les joueurs allemands s’émeuvent : le site spécialisé eurotux.de vient de dévoiler que lors des parties en réseau, le jeu à succès Diablo II permettait de relayer des informations personnelles relatives aux internautes vers le développeur du Jeu, Blizzard Entertainment. Une information tellement argumentée, qu’elle a été reprise par un site spécialisé en sécurité, réputé sérieux, securitynewsportal.com. Les auteurs du site ont d’ailleurs vérifié techniquement l’information... Selon Eurotux.de, depuis la version 1.O6 de Diablo II, les " terms of service ", c’est à dire les conditions d’utilisation du logiciel, ont été modifiées. Du coup, le jeu scanne leur disque dur en profondeur : la base de registre - qui contient un certain nombre de données privées -, les documents récents, le dossier " mes documents ", les paramètres réseau, l’historique de navigateur, les cookies, etc. Gare à vous, joueurs, si vous avez consulté Playboy.com récemment : Blizzard finira bien par le savoir.
Accepter les règles
" Si vous voulez jouer sur Internet, vous devez en accepter les règles", aurait même écrit un employé de Blizzard dans un forum de discussion en guise d’explication. Problème : une partie d’entre eux est en train de récuser ce genre d’affirmation. " Vu le nombre de gens qui jouent à Diablo II (vendu à plus d’un million d’exemplaires, NDLR) c’est carrément abuser si c’est vrai" , s’indigne un joueur français. Ce ne serait pourtant pas une première pour Blizzard Entertainment, attaqué en justice en avril 1998 pour avoir dissimulé des agents intelligents dans une version de Star Craft, autre jeu célébrissime. " C’est pour surveiller le piratage des logiciels ", expliquait ingénument Blizzard qui, à l’époque, n’avait pas obtenu gain de cause. "Savez-vous de quoi on a besoin pour identifier un joueur sur le réseau ? De l’adresse IP, de l’heure locale, de la clé d’autorisation du jeu, du pseudo et du mot de passe, rigole un autre joueur. Pas plus. Pas moins." Au regard de ces données, celles recueillies par Blizzard relèveraient donc d’une véritable inquisition. On comprend la colère des joueurs, dont certains ont probablement hacké le site Web de Blizzard il y a trois jours : payer près de 400 francs pour un jeu, plus une connexion Internet, pour obtenir l’autorisation de se faire scanner son disque dur... La pilule est difficile à avaler. " No comment ", répond-on chez Blizzard France. Pas plus de réaction du côté de la maison - mère américaine.