L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir lance un appel à la mobilisation contre les pratiques de facturation d’Orange, SFR et Bouygues Télécom.
Chaque mois, les opérateurs de téléphonie mobile surfacturent leurs abonnés de 25 % à 30 % en moyenne par rapport au temps réel de communications consommé, dénonce l’Union fédérale des consommateurs - Que Choisir dans un communiqué publié le 25 février 2002. Avec une campagne baptisée " Téléphonie mobile : pas une seconde à perdre ", l’organisation de défense des consommateurs s’attaque en termes violents (" halte à l’arnaque ") à la méthode de facturation par paliers utilisée par les trois opérateurs de téléphonie mobile français, Orange, SFR et Bouygues Télécom.
Méthode mensongère
Le principe de la facturation par paliers est on ne peut plus simple... et on ne peut moins transparent ! Quand un utilisateur téléphone depuis un portable, la première minute lui est facturée intégralement, même si la durée de l’appel reste inférieure. Puis, chaque fois qu’un nouveau palier de trente secondes est entamé, il est considéré comme s’il avait été entièrement utilisé et, donc, facturé comme tel. " En France, un appel d’1 seconde est facturé 1 minute. Un appel de 1 min 01 est facturé 1 min 30. Un appel de 1 min 31 est facturé 2 minutes, etc. ", relève ainsi l’UFC - Que Choisir. Graphique à l’appui, ’(UFC souligne la marge existant entre le temps réel de communication et le temps facturé. L’organisme réclame donc la mise en place d’un système de facturation à la seconde, comme cela existe déjà dans la plupart des pays d’Europe.
Poursuites
Pour faire pression sur les opérateurs, l’association de défense des consommateurs a donc décidé de poursuivre en justice Orange et Bouygues Télécom pour publicité mensongère, puisque les forfaits de 2, 3, 4 ou 8 heures ne permettent pas, en pratique, de passer 2, 3, 4 ou 8 heures au téléphone sans supplément dans sa facture mensuelle. L’opérateur SFR est, lui, attaqué pour avoir modifié unilatéralement ses paliers de facturation ce qui, estime l’UFC - Que Choisir, constitue une modification du contrat.
En outre, constatant que les trois opérateurs théoriquement en concurrence sur le marché français se basent sur les mêmes paliers de facturation (première minute indivisible, suivie de tranches de 30 secondes, que ce soit dans le cadre de forfaits ou de cartes prépayées), l’UFC - Que Choisir annonce avoir saisi le Conseil de la Concurrence au motif qu’elle soupçonne une entente illicite.
Appel au combat
Avec ce thème fédérateur, l’organisme espère mobiliser les 37 millions de détenteurs de portables. Il est donc possible de s’inscrire, dans la marge du communiqué publié par l’UFC - Que Choisir sur son site Internet, pour être tenu au courant du déroulement de la campagne. Autre solution pour recevoir cette lettre d’information : envoyer son adresse de courrier électronique à l’UFC - Que Choisir par SMS. Histoire de faire gagner un peu d’argent aux opérateurs mobiles tout en leur tapant dessus !