La cérémonie de remise des prix des Sites de l’année 2001 s’est déroulée à la Cité des sciences et de l’industrie, mardi 27 février. Une compétition arbitrée par le public, mais qui manque encore de rigueur.
Julien Chambaud |
"
Nous voulons créer une manifestation annuelle et que les récompenses que nous décernons soient reconnues comme un label de qualité." Telle est l’ambition d’Ari Bentolila, cofondateur d’Azefir. Mercredi 27 février, cette agence de communication, créée spécialement pour l’occasion, décernait à la Cité des sciences de Paris, ses "Sites de l’année 2001". Objectif : récompenser les sites internet dans 16 catégories, d’après un vote des internautes. Louable intention, dans un univers où le nombre de sites renforce le besoin de repères. Mais le processus de sélection des vainqueurs semble laisser à désirer.
Classement en fonction des notes des internautes
Que les juges soient des internautes est plutôt une bonne chose. Dans chaque catégorie, c’est un panel de 200 internautes sélectionnés par Ipsos-Médiangles qui devait départager les participants en leur attribuant une note globale, seule retenue pour établir le classement. "Ce qui nous intéressait dans ce concours, c’était d’être jugé par les utilisateurs", explique Arnaud Cazet, directeur de la communication de Monsieur Cinéma, élu dans la catégorie Loisirs. "Nous avons été séduits par la participation d’Ipsos-Médiangles à l’opération", commente Nathalie Da Rocha, chargée de communication chez Multimania, vainqueur dans la catégorie Communauté. En outre, les panélistes devaient attribuer quatre autres notes (pour le contenu, la séduction, la navigabilité et la pertinence) destinées à élaborer une étude remise aux sites inscrits. "Pour nous, l’intérêt de cet événement réside principalement dans cette étude", explique Paul Courtois, directeur marketing de Autovalley, primé dans la catégorie Automobile.
4 000 francs pour être éligible
Car si le panel d’internautes est représentatif, les concurrents ne le sont pas forcément dans chaque catégorie. Il fallait en effet s’acquitter d’un droit d’inscription de 4 000 francs pour être éligible, ce qui a rebuté certains sites pourtant bien connus du public. Azefir proposait au départ 30 catégories, mais l’agence a dû, faute de participants, opérer des regroupements... et ajouter dans quelques catégories dégarnies les sites de référence. "Nous voulions juger les sites indépendamment de leur notoriété, mais pour la première édition, nous avons été contraints de faire quelques concessions", justifie Ari Bentolila. Exemple, iBazar (récompensé dans l’étonnante catégorie Bonnes Affaires), a été inscrit d’office (et gracieusement) compte tenu de sa notoriété. "Mais nous étions ravis de participer", assure Esther Ohayon, responsable de la communication du site d’enchères.
Une victoire à 40 000 francs !
De plus, les vainqueurs se voient demander une participation supplémentaire de 40 000 francs, pour avoir le droit d’exploiter le label et financer l’achat d’espaces publicitaires (dans Web Magazine et L’Express puis, si Azefir reçoit les sommes espérées, dans Le Nouvel Observateur, Challenge et Libération). Cette rallonge ne semble pas faire l’unanimité chez les élus. Si une majorité des vainqueurs contactés disent s’être engagé, au moment de l’inscription, à verser ces 40 000 francs, d’autres (comme AutoValley) ne semblent pas certains de cette obligation. Quant à Chateauonline ou bien iBazar, ils n’envisagent pas de verser cette contribution additionnelle. "Je n’ai signé aucun contrat en ce sens", affirme Myriam Trefi chez Chateauonline. "L’exploitation payante du label "Site de l’année" ne rentre pas dans notre stratégie de communication", justifie pour sa part Esther Ohayon.