Vendredi 29 septembre, le cours de l’action du constructeur informatique perd 48 % à l’ouverture du Nasdaq.
Les bénéfices d’Apple pour le troisième trimestre 2000 seront inférieurs aux prévisions. Cet avertissement de Steve Jobs a provoqué la panique sur les marchés financiers américains. Dès jeudi 28 septembre au soir, le cours de l’action Apple au Nasdaq perdait près de 45 % dans les échanges d’après clôture. Tendance confirmée ce vendredi à l’ouverture de Wall Street, avec une chute de 48 % ! Steve Jobs explique les mauvais résultats de la société par un ralentissement des ventes qui, selon lui, devrait se poursuivre au quatrième trimestre.
Trois questions à Philippe Bechade, analyste chez cerclefinance.com
Comment expliquer la brutalité de la chute du titre Apple ?
Tout le monde découvre en même temps les résultats de la société, donc tout le monde vend en même temps, provoquant l’effondrement du cours. Quand je dis "tout le monde", je parle des gros brokers américains, qui font la pluie et le beau temps à Wall Street. Lorsque le marché monte, ces derniers achètent massivement. Mais à la première mauvaise nouvelle, ils n’hésitent pas à se couper un bras et à tout vendre. Du coup les particuliers qui auraient acheté des actions Apple à crédit - en hypothéquant leur maison par exemple, fait courant aux ...tats-Unis - se voient obligés de couvrir leurs pertes. Ils n’ont pas d’autre solution que de vendre pour rembourser. On peut dire que ceux-là sont morts.
Quelles peuvent être les conséquences de cette chute sur les marchés technologiques ?
Certains vont devoir, pour couvrir leurs pertes sur Apple, vendre d’autres titres qu’ils ont en portefeuille. La baisse va donc se propager à l’ensemble du marché. On peut imaginer qu’Apple va entraîner le Nasdaq et les autres marchés boursiers à la baisse.
Les mauvais chiffres d’Apple annonceraient-ils un avenir plus sombre pour les nouvelles technologies ?
C’est impossible à dire. Mais on peut rappeler que les marchés ont fait preuve en début d’année d’une "exubérance irrationnelle", pour reprendre la formule célèbre d’Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale. En quelques mois la valorisation d’un abonné Internet est passée de 500 euros à 5 000 euros ! Aujourd’hui nous sommes redescendus à 1 500 euros et l’on peut encore trouver cela cher. Il est probable que la juste valorisation se situe entre 500 et 1 000 euros. Cela signifie que bien des sociétés peuvent encore voir le cours de leur action divisé par deux !