La société de téléphonie mains-libres vient de décrocher un contrat avec le constructeur automobile américain. Elle devient ainsi le leader d’un marché prometteur.
"Les étoiles se sont alignées, et grâce à Dieu, nous avons pu vivre assez longtemps pour les voir." Le succès rend Pat Kennedy, le directeur de Cellport, pour le moins lyrique. Il faut dire que le contrat passé entre le dernier-né de la technologie Cellport, le Cellport 3000 à commande vocale, et Ford, le géant américain de l’automobile, représente un aboutissement pour la firme. Aboutissement juteux qui lui offre, en plus d’un contrat de 48 millions de dollars sur deux ans, de belles perspectives sur le marché prometteur de la téléphonie mains-libres.
Une aubaine
L’intérêt pour cette technologie provient essentiellement des difficultés rencontrées par les usagers américains lors de l’utilisation du téléphone portable au volant. Selon le New York Times, qui cite une étude du journal de médecine de Nouvelle Angleterre, cet usage quadruple les risques d’accident. Cela a conduit l’...tat de New York à promulguer une loi, qui prendra effet le 1er Novembre prochain, interdisant l’utilisation du mobile en voiture. Une aubaine pour les sociétés comme Cellport, qui ne cesse d’optimiser les systèmes de téléphonie mains-libres. Aujourd’hui, la technologie du Cellport 3000 a convaincu le grand constructeur américain. Pour appeler, il suffira bientôt de dire "Cellport, Dial" (histoire de bien mémoriser le nom de la firme), avant de préciser le numéro, pour activer le kit téléphonique, relié au système électrique de la voiture, qui peut accueillir quasiment tous les types de téléphones (plus de 70 % du marché). Cet élément donne, d’ailleurs, un avantage à Cellport par rapport à des firmes comme Nokia ou Motorola, qui sont, elles aussi, en contact avec des firmes comme Jaguar, Mercedes-Benz ou BMW mais qui, pour l’instant, ne proposent aucun support universel.
Le danger, c’est la conversation
Le système est, par ailleurs, programmé pour ne pas se déclencher accidentellement (si le conducteur chante dans sa voiture, par exemple). La réception d’appels éteint automatiquement la radio et une antenne extérieure permet d’optimiser la qualité de la réception, en cas de baisse du niveau d’écoute. Bien sûr, cette technologie reste pour l’instant relativement coûteuse, de l’ordre de 1 800 francs pour le seul système, auquel il faut ajouter l’installation, qui double largement la facture. Mais pour la majorité des consommateurs, qui se disent à la recherche de sécurité, c’est le prix à payer. Plusieurs voix, citées par le New York Times, s’élèvent déjà pour relativiser les avantages de cette technologie. Celle de Felix W. Ortiz, député démocrate de Brooklyn, qui pense que les conducteurs "ne devraient pas parler du tout" en conduisant. Même avis pour Bill Johnston, professeur de psychologie à l’université d’Utah, qui insiste sur "les dangers de distraction par rapport à la conduite. Le danger, précise-t-il, c’est la conversation elle même".