Delanoë part en campagne... contre Altavista
Le candidat socialiste a obtenu gain de cause contre une société qui utilisait son nom pour promouvoir un site porno. Il se retourne maintenant contre le moteur de recherche d’Altavista.
Bertrand Delanoë n’est pas un site porno. Le juge des référés du tribunal de Paris vient de confirmer cette évidence. Saisi par le candidat socialiste contre un site pornographique qui utilisait son nom pour se faire de la pub, il a condamné lundi 31 juillet la société Kohiba Multimédia à lui verser 120 000 francs de dommages et intérêts. Spécialisée dans l’édition de sites Web, cette entreprise avait eu l’idée de nommer bertranddelanoe une page Web stockée chez Geocities, hébergeur gratuit américain. Ce qui donnait www.geocities.com/bertranddelanoe (lire Bertrand Delanoë n’est pas un site porno).
Dans un premier temps, les avocats de l’homme politique avaient porté plainte contre l’hébergeur, mais aussi contre l’annuaire de sites Nomade et contre le moteur de recherche Altavista, pour avoir référencé la page. Nomade ayant, en fait, refusé de procéder à l’indexation et fourni le nom de la société fautive, les avocats ont abandonné la plainte contre l’annuaire. La société américaine Geoticies, quant à elle, n’a pas répondu à la convocation du magistrat.
Responsabilité des moteurs de recherches
Restaient donc Kohiba Multimédia et Alta Vista. Pour Jean-Jaques Gomez, juge des référés, le tort causé à Bertrand Delanoë n’a pas fait l’ombre d’un doute. C’est la raison pour laquelle il lui a accordé des dommages et intérêts. Pour le reste, il a renvoyé l’affaire devant le juge du fond. Les avocats n’ont pas précisé s’ils allaient réclamer une indemnisation complémentaire lors de cette nouvelle audience. Ils comptent en tout état de cause demander que le cas d’Altavista soit examiné. "Le site ayant été rendu accessible par son moteur de recherche, Altavista a une part d’implication dans la mesure où c’est l’un des premiers maillons de la chaîne de responsabilité", explique l’un des trois avocats du député. Faisant écho, en quelque sorte, aux requêtes de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France) dans l’affaire des sites nazis indexés par Yahoo !, il estime que "c’est à Altavista de mettre en place une solution technique" et veut lancer le débat sur la responsabilité des moteurs de recherche. Les responsables d’Altavista, eux, se défendront en plaidant qu’ils sont de simples intermédiaires techniques.