Bordeaux accueillera, en novembre, les premières rencontres de l’Internet créatif, coopératif et citoyen (I3C). Cette fédération de réseaux citoyens veut aider les associations à travailler ensemble et favoriser la création d’outils informatiques. Michel Briand, adjoint au maire de Brest, est l’un des fondateurs de l’I3C.
Pourquoi créer un réseau sur l’Internet créatif coopératif et citoyen ?
Il s’agit de faire en sorte que les usages citoyens du Net soient davantage perçus, par rapport aux usages marchands ou administratifs. Pour ma part, j’ai été intéressé par cette idée après avoir travaillé sur les expériences locales d’accès public à Internet. Le stade suivant, dans l’appropriation sociale du Net, consiste à rendre visible le travail des associations qui produisent des contenus. Et à promouvoir les nouveaux outils qui servent au débat public, à la participation citoyenne. Les associations ont besoin aujourd’hui de dépasser le stade primitif des listes de diffusion pour passer, par exemple, à des logiciels de gestion dynamique de sites, permettant la production de contenus en coopération.
Serez-vous essentiellement une banque de données ou entendez-vous représenter le « tiers-secteur » ?
Nous n’avons pas de vocation hégémonique. Nous favoriserons sans doute des débats sur des questions de société, mais notre idée n’est pas d’émettre dès le départ des positions officielles. Nous partons du local. Certains acteurs locaux se demandent comment agir sur le débat citoyen. Nous voulons leur montrer ce qui a déjà été fait avec Internet. Cela passe par un partage d’expériences. Parmi les fondateurs figurent, par exemple, Olivier Zablocki, qui a créé un site d’information citoyenne pendant la marée noire de l’Erika, et Jean Pouly, qui forme des jeunes au reportage multimédia dans les quartiers pauvres. Ils se connaissaient un peu, mais ne travaillaient pas ensemble jusqu’à présent.
La thématique du Net citoyen a le vent en poupe ?
Le nombre d’élus qui s’intéressent à ces questions est de plus en plus important et le nombre d’associations qui utilisent le Net a franchi un seuil conséquent. D’autre part, des outils de travail coopératif sont en train d’apparaître. Globalement, il me semble que de plus en plus d’acteurs veulent travailler ensemble. Si cette initiative peut permettre de donner la parole à ceux qui s’impliquent dans le débat public, c’est déjà beaucoup. Le Net est un nouvel espace à investir dans la participation citoyenne. Or, il n’est pas pris en compte pour l’instant par les politiques.