Le groupe Agefi cherche un partenaire pour son magazine sur la nouvelle économie, au bord du dépôt de bilan.
Lancé en octobre 2000, Futur(e)s est né avec l’ambition d’être le "Wired francophone". Huit numéros plus tard, le magazine du groupe suisse Agefi est dans une position moins confortable que le célèbre mensuel américain qu’il a pris comme modèle. Le titre, qui depuis son lancement a officiellement perdu 10 millions de francs, cherche activement des financements pour ne pas disparaître. En attendant de trouver un investisseur ou un repreneur, l’équipe envisage sérieusement le dépôt de bilan. "Futur(e)s est un demi-échec et un demi-succès", a déclaré le directeur de la rédaction François Camé à l’AFP. S’il n’a pas souhaité livrer de commentaires à Transfert, ce transfuge de Charlie Hebdo converti à l’entreprenariat high-tech a évoqué, dans son communiqué, l’état "catastrophique" du marché de la publicité et "la fin de l’embellie pour la nouvelle économie" comme éléments d’explication. Si l’équipe d’une trentaine de personnes est encore en place, l’avenir de Futur(e)s dépend du groupe Agefi qui serait "prêt à continuer mais ne voudrait pas supporter seul l’intégralité des pertes". Le titre aurait "jusqu’à l’été" pour trouver une solution.
Technoptimisme
Futur(e)s se situe dans une nouvelle famille de presse baptisée "techno-éco". Comme les anglo-saxons Fast Company, The Industry Standard, Red Herring ou Business 2.0, il se veut à la croisée des magazines économiques et informatiques. Privilégiant le support papier par rapport au site internet, Futur(e)s a abordé la nouvelle économie et le high-tech de façon résolument optimiste. La couverture du dernier numéro, titrée "2001, l’Odyssée de l’entreprise", en témoigne, comme les sujets passés sur les meilleurs placements boursiers dans les start-ups de biotechnologie ou les "OGM gentils". Grâce à ce positionnement et à une campagne de publicité valorisée à 15 millions de francs pour son lancement, Futur(e)s revendique aujourd’hui 25 000 exemplaires vendus chaque mois. Selon les responsables du titre, le premier numéro avait été tiré à 280 000 exemplaires pour 115 000 ventes.