La maison d’édition d’Albert Uderzo, père d’Astérix, demanderait à l’éditeur d’un site allemand consacré aux systèmes Unix de cesser d’utiliser le nom "MobiliX". Motif allégué : un risque de confusion avec la tribu d’Obélix.
La demande a été formulée avec la légèreté d’un menhir projeté au sol. Le représentant allemand des éditions Albert-René, qui défend les intérêts d’Albert Uderzo, exige le retrait pur et simple de la marque "MobiliX" déposée outre-Rhin par l’éditeur d’un site internet. C’est en tout cas ce qu’affirme Werner Hauser, coordinateur de MobiliX.org, un site d’information sur les systèmes d’exploitation de type UniX dédié aux appareils informatiques mobiles. En l’an 2000, ce patron d’une PME spécialisée en systèmes Linux a déposé cette marque, à titre personnel, "pour éviter les ennuis judiciaires". Une mauvaise idée apparemment, puisqu’il a été contacté en juin dernier par un avocat munichois bien en vue et spécialisé dans la propriété intellectuelle. Celui-ci lui aurait donné jusqu’au 27 juillet pour retirer sa marque, introduisant, selon lui, un risque de confusion avec les marques "Astérix" et "Obélix". Ni les éditions Albert-René, ni leur avocat allemand n’ont pu être joints sur cette affaire.
Sans compter Mannix
Werner Hauser, qui n’a absolument rien à voir avec la BD, s’étonne d’être le seul à être inquiété. Le suffixe iX a en effet été adopté depuis belle lurette par les informaticiens (en particulier ceux du libre) pour évoquer l’univers UniX. Sur MobiliX.org, Hauser relève ainsi plusieurs marques susceptibles de mécontenter les ayants droit d’Astérix. Parmi lesquelles Informix (émanation d’IBM), Cyrix (fabricant de processeurs), mais aussi un moteur de recherche nommé Idefix (un cousin de Lycos ?), un éditeur de logiciel nommé Astrix ou même un "projet Obelix". Sans compter - pourquoi se priver d’être gaulois ? - la célèbre marque de préservatifs Mannix. D’après l’auteur de MobiliX, l’éditeur d’Astérix pourrait - s’il poursuivait sa logique - s’en prendre à l’ensemble de la communauté UniX. En ce qui le concerne, Werner Hauser n’entend pas se plier aux prétentions des "irréductibles".