35 millions de clients en 2010 : c’est ce qu’annonce le ministre fédéral allemand de l’...conomie. En attendant, les constructeurs passent des alliances.
"Nous ne prévoyons pas de retard dans la construction des réseaux UMTS. Nous serons prêts à l’heure", assure un porte-parole de Siemens, premier groupe électrotechnique allemand et deuxième fournisseur européen de technologie UMTS. Même son de cloche chez Nokia, qui, avec Ericsson, construit le réseau UMTS de Mobilcom, l’allié allemand de France Telecom. "Nous avons reçu la garantie de Nokia et d’Ericsson que notre réseau serait opérationnel pour l’été 2002", confirme-t-on chez Mobilcom. Ces déclarations répondent à plusieurs annonces inquiétantes pour le monde de l’UMTS. Début avril, la France annonçait en effet que l’attribution de ses fréquences UMTS n’aurait pas lieu avant l’élection présidentielle de mai 2002. NTT Docomo, le leader japonais de la téléphonie mobile, a reporté de quatre mois la mise en service de son réseau commercial. Enfin, le gouvernement espagnol vient de repousser d’un an le lancement du réseau national.
Taille plus modeste
Côté allemand, on se veut donc rassurant et l’on souligne que la mise en place des réseaux et l’expérimentation est rentrée dans sa phase concrète. En collaboration avec British Telecom et NEC, Siemens a ainsi annoncé la mise en service du premier réseau commercial du monde pour la fin du mois de mai 2001. Installé sur l’île de Man en mer d’Irlande, celui-ci reste au stade du projet pilote et ne devrait concerner dans un premier temps que 400 utilisateurs. Par ailleurs, les alliances pour la construction des réseaux se préparent et l’on attend avec impatience une décision de l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications (RegTP). Celle-ci doit se prononcer dans le courant du mois de juin sur la question de la gestion commune des réseaux UMTS. Les deux grands de la téléphonie mobile allemande, Deutsche Telekom (T-Mobil) et Vodafone Mannesmann (D2), peuvent développer seuls leur réseau. Mais Mobilcom, E-Plus, 3G (Telefonica / Sonera) et Viag Interkom, entreprises de taille plus modeste, aimeraient pouvoir travailler en commun et ainsi éviter d’assumer les énormes coûts de développement des réseaux estimés à 5 à 10 milliards de marks (20 à 40 milliards de francs).
Environnement idéal
Pour Werner Müller, le ministre fédéral de l’...conomie, l’Allemagne réunit toutes les conditions pour devenir l’un des principaux marchés mondiaux pour l’UMTS : "Nous attendons un développement dynamique de notre marché et tablons sur 35 millions de clients pour le marché allemand à l’horizon 2010. L’environnement est idéal et nos concitoyens sont particulièrement bien disposés vis-à-vis du téléphone portable et de l’Internet", déclarait-il récemment en faisant référence au doublement du nombre de possesseurs de portables en Allemagne l’année dernière (50 millions d’utilisateurs).