8/02/2000 • 20h31
La Maison des start-ups
Comment trouver locaux et conseils quand on est un jeune créateur de start-up ? "S’installer chez nous", répondent en chœur les fondateurs de "l’Incubateur", un immeuble de 5 000 m2, en plein cœur de la Silicon Sentier...
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Prenez
la rue du Sentier, longez les innombrables boutiques
de tissus, tournez à droite dans la rue des
Jeûneurs, évitez les chariots de marchandises.
Arrêtez-vous au numéro 27. Vous êtes
arrivés à "l’Incubateur"
: 5 000 m2 de bureaux encore vides répartis
sur cinq étages et donnant sur une ancienne
cour pavée. Cette pépinière de
rêve (une des dernières grandes surfaces
vacantes du quartier), louée par Antoine Decitre
et Jean-Luc Rivoire, les deux jeunes fondateurs de
Défi Start-up, va servir à "incuber"(=
lancer) de futures entreprises dans le domaine de
l’Internet et des télécommunications.
Cela fait des mois que les deux gars mûrissent
le projet et ils viennent seulement de signer le bail
de leurs futurs locaux. "On a trouvé
l’endroit assez vite, mais par contre la négociation
du prix du bail a été dure. Quand on
est une jeune entreprise (Défi Start-up existe
depuis un an et demi), la caution pose problème
au propriétaire." Finalement, l’affaire
s’est conclue mardi 1er février, pour un coquet
loyer de 8 millions de francs par an. Quand on a la
caution d’un homme comme Gérard Worms, associé
gérant de Rothschild & Cie, la vie est
plus facile.
Du temps et de l’argent
La société, qui pour l’instant, conserve
le nom d’Incubateur, a été montée
par les associés de Défi Start-up, vite
rejoints par Alexandre Mars, de Mars Capital (un fond
international de capital-risque), et Jean-Marie Hullot
(co-fondateur de realNames), business angel. Une première
levée de fond de plusieurs millions de francs
a permis de démarrer le projet. L’objectif
: fournir - gracieusement dans un premier temps -
un toit, des financements, du matériel à
des projets prometteurs ; aider les jeunes sociétés
à recruter et leur trouver les capitaux risqueurs.
Bref, leur mâcher le travail pour qu’ils gagnent
du temps et
de l’argent. Car le temps sur Internet
peut être synonyme de succès comme d’échec.
"Tout dépend de l’avance sur les concurrents.
On prend aussi cette donnée en compte dans
la sélection des idées que l’on nous
soumet" explique Jean-Luc Rivoire. En échange
de leurs bons services, les responsables de l’Incubateur
prennent une participation dans le capital des entreprises
qu’ils maternent.
Pour le moment, l’Incubateur compte 12 employés
(bientôt 30) dont un chef de projet, un directeur
technique, un financier, un juriste et même
un veilleur, documentaliste chargé de scruter
les nouveaux modèles économiques du
Net. Tout ce beau monde se répartira bientôt
dans les 5 000 m2, en commençant par le premier
étage. D’abord Défi Start-up, qui déménage
de la rue de Valois, puis Jean-Marie Hullot aura lui
aussi son bureau. Les autres étages se rempliront
au fur et à mesure. Pour l’instant, six start-ups
ont déjà été repérées.
Assureworld.com (site d’assurance), To luna (futur
site de consommateurs), Oxygenresearch (futur site
de MP3 vidéo), déballeront bientôt
leurs cartons. Veinards...
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Pour
mieux travailler, il faut se dépenser,
dégager l’énergie dont on déborde.
Voici donc, au rez-de-chaussée, la
future salle de gym des startupiens de la
rue des Jeûneurs. Ondule ton corps !
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Visite
des lieux
Pas
de surprise quant au quartier, l’Incubateur est situé
là où toutes les start-ups rêvent
de s’installer : la Silicon Sentier.
"C’était un
des rares immeubles libre et en très bon état
dans le quartier. En plus avec les poutres et la cour,
il a un certain cachet." Antoine Decitre
et Jean-Luc Rivoire sont ravis et imaginent déjà
la déco : "Une de nos idées
était de représenter un continent par
étage, mais rien n’est décidé,
on va voir avec l’architecte c’est plus sûr
".
Oui, en effet.
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Imaginez
ce toit transformé en terrasse avec
balustrade. Elle sera pas belle la vie du
startupien ?
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Très
joli, le cinquième étage avec
sa rangée de poutres et ses pans coupés,
mais pas vraiment pratique pour y mettre des
bureaux. Ce sera donc, sans doute, la salle
de repos du personnel de la planète
start-up.
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