18/07/2001 • 19h47
Les francs-maçons à découvert sur le Web
Un site diffusait les coordonnées de 3 000 francs-maçons, toutes obédiences confondues. Saisie du dossier, la Cnil l’a transmis à la justice.
Quoi de plus flippant pour la franc-maçonnerie que de voir sa sacro-sainte tradition du secret réduite à néant par un site internet ? Et c’est ce qui s’est passé : les noms et coordonnées (numéros de portables compris) des principaux vénérables (dignitaires) d’obédiences diverses se baladaient sur le Web. Une page perso consacrée aux francs-maçons listait 3 000 noms et adresses de membres des principales associations maçonniques, la Grande loge de France (GLF), le Grand orient de France et la Grande loge nationale de France (GLNF). Cette dernière a été la première à réagir. Elle a pesé sur l’hébergeur chez.com, qui a supprimé la page le 27 juin, avant de saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), pour infraction à la loi sur les données nominatives. D’après la Cnil, le site proposait, en autres, une carte géographique distinguant l’implantation de la franc-maçonnerie ville par ville, une recherche par nom pour vérifier l’appartenance de personnes à l’une des loges et permettait de connaître l’identité de frères impliqués dans des affaires judiciaires. Après une mission de vérification chez l’hébergeur, la Cnil a estimé que "la mise en ligne de données personnelles révélant l’appartenance à des associations de caractère philosophique met l’auteur de la divulgation en infraction avec la loi". Disposant des données d’identification récupérées auprès de chez.com, la commission a décidé de transmettre le cas au Parquet. L’infraction est passible de sanctions pénales.
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