Les experts sont partagés sur la nocivité des différentes particules émanant de l’effondrement des Twin Towers. Des effets à long terme, dus, notamment, à l’amiante et aux poussières, ne sont pas exclus.
Alors que le nettoyage des décombres du World Trade Center continue, les New-Yorkais commencent à s’inquiéter pour leur santé. Les craintes, relayées par certains experts indépendants, portent notamment sur le cocktail de substances émanant des décombres, la possible présence d’amiante ou la détérioration de l’eau potable. Comme souvent, les experts divergent sur l’évaluation des risques. Les autorités fédérales, représentées par l’US Environmental Protection Agency (EPA), se sont efforcées, dès le début de cette semaine, de minimiser les conséquences de l’effondrement des tours jumelles. Le porte-parole de l’EPA, Tina Kreisher, a ainsi déclaré au Los Angeles Times que "les New-yorkais peuvent se rassurer puisque l’air, même accompagné de fumée, n’est pas dangereux". Au lendemain des attentats, 10 000 masques avaient été distribués et des mesures de qualité (aux résultats jugés "satisfaisants") effectuées.
Divergences d’experts
Mais ce discours officiel lénifiant ne convainc pas les experts indépendants. Au chapitre des inquiétudes, ces derniers évoquent le mélange des substances projetées dans l’air suite aux implosions : carburant des réacteurs, poussière, ciment, matériel informatique brûlé, fils électriques... "Avec un tel mélange, on ne peut être qu’inquiet", prévient Kimberly Prather, spécialiste de chimie atmosphérique à l’université de Californie à San Diego dans les colonnes du Los Angeles Times. Selon certains spécialistes, l’explosion des réservoirs d’avion projetterait en effet des matières chimiques très toxiques, capables d’endommager les poumons et même, à terme, de provoquer des cancers.
Effets à long terme
Autre danger possible, plus inattendu celui-là, celui de l’amiante. Les mesures effectuées sur le site révèlent des taux d’amiante relativement faibles, qui ne posent pas de risques immédiats. Cependant, certains experts, particulièrement inquiets pour les sauveteurs, craignent que des particules d’amiante, très nocives, se soient disséminées dans l’air après la destruction des buildings. Les problèmes d’eau potable provoquent aussi des inquiétudes. Les bactéries produites par les corps délabrés pourraient en effet infecter plusieurs nappes phréatiques et détériorer la qualité de l’eau pour l’ensemble de la ville. En attendant d’en savoir plus, les experts ont recommandé aux habitants de New York, et surtout aux personnes fragiles (asthmatiques, cardiaques...), de sortir le moins possible et d’éviter tout effort physique. L’American Lung Association, qui combat la pollution de l’air et ses effets, précise sur son site que "si les premières irritations pulmonaires peuvent se manifester 48 heures après avoir respiré les substances toxiques (...), la durée d’incubation, pour des cas de cancers des poumons, peut durer trente ans..."
L’article du
Los Angeles Times:
http://www.latimes.com/news/nationw...
L’article de BBC News:
http://search.bbc.co.uk/worldservic...
Le site de l’American Lung Association de New York:
http://www.lungusa.org/newyork/inde...
Le site de l’Environmental Protection Agency:
http://www.epa.gov/