1er/03/2001 • 23h59
Paris-Tokyo, rencontre capitale
archmag12
Nathalie Omori a lancé Parissmooz pour les marques prestigieuses qui souhaitent communiquer auprès des Japonais, grands consommateurs de produits de luxe.
Ligne épurée, vidéos et photos noir et blanc, Parissmooz (« Paris simplement ») joue la carte du très haut de gamme. Le site prodigue des conseils touristiques aux 1,6 million de Japonais qui, chaque année, débarquent dans la capitale française. Fanatiques de nos marques de luxe, ces visiteurs dépensent, en moyenne, 7 500 francs chacun dans les boutiques en trois jours de séjour. Une frénésie souvent jugée caricaturale par les Français, pourtant consommateurs des mêmes marques. Ces dernières se trouvent face à un dilemme : comment communiquer auprès des touristes nippons sans « dégrader » leur image auprès des autres clients ? Réponse : avec le site Parissmooz qui leur ouvre des espaces publicitaires discrets. Bien qu’accessible à tous, le site ne s’adresse qu’à quelques happy few, puisqu’on y parle exclusivement japonais. Cette confidentialité de fait constitue la clé du succès de l’entreprise, qui a déjà épinglé des marques comme Vuitton, Jean-Paul Gaultier, Céline, Printemps. La start-up, créée en mars 2000, emploie onze personnes et vise un chiffre d’affaires de 7 millions de francs pour 2001.
Le cheveu hirsute, mais la démarche effacée, Nathalie Omori connait bien le Japon. En 1985, jeune diplômée de droit international, elle souhaitait acquérir une langue rare et choisit le japonais. Elle étudie deux années à l’université Waseda de Tokyo, puis passe deux ans au service marketing de Roussel-Uclaf Japon. Elle finit par rentrer en France pour travailler sur les tournages de publicités nippones et épouse un Japonais. Suivent dix ans aux Galeries Lafayette, où elle prend en charge le développement de la clientèle touristique japonaise. « Ma compétence première durant toutes ces années est d’avoir su m’adapter aux Japonais », résume-t-elle. Dans le droit fil de cette logique, Parissmooz propose aussi de « japoniser » les sites français qui en font la demande. Et à ceux que cela fait sourire, Nathalie Omori rétorque que 25 millions de Japonais sont aussi internautes. « Le japonais est tout simplement la deuxième langue la plus parlée sur le Web. »
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