De plus en plus de start-downs - dont les actions ne valent presque plus rien - risquent de se faire radier du Nasdaq. Drkoop.com a trouvé la parade.
Arnaud Gonzague |
On ne plaisante pas avec le règlement intérieur du Nasdaq. Ce dernier prévoit que toute société dont le cours de l’action végète sous le prix de 1 dollar doit être retirée de la cote. Or, les start-ups dont le cours a durablement crevé ce plancher symbolique sont désormais légion. E-Machines, E-Stamp, TheGlobe, Women, iVillage, Digital Courier Tech, Popmail, sont ainsi sous la menace d’une exclusion de la cour des grandes valeurs technologiques. Un retrait de la cote est catastrophique, puisqu’il prive les sociétés de visibilité, rend plus difficile l’accès aux capitaux et, last but not least, achève de ternir le blason déjà peu reluisant de ces start-downs.
Figure libre
Pour éviter l’ultime châtiment, les entreprises peuvent toujours racheter leurs propres actions sur le marché, afin d’en faire remonter artificiellement le cours. Mais la mesure - coûteuse - n’apparaît pas comme la plus judicieuse en ces temps de disette financière. Le site médical Drkoop.com - dont l’action a elle-même pénétré dans la zone interdite - préfère ruser. Il propose de procéder à un "split (*) inversé". Cette figure libre consiste à diviser le nombre d’actions en circulation par un certain quotient (en l’occurrence par 10) et dans le même temps à multiplier par 10 le cours de l’action. Drkoop.com était cotée 25 cents à l’ouverture de la séance de mercredi. Avec ce "split inversé" un actionnaire détenteur de 100 actions à 25 cents, se retrouverait avec 10 actions cotées 2,5 dollars chacune, nettement au-dessus du niveau fatal de 1 dollar. Drkoop a beau être rusé, la partie n’est pas encore gagnée. Cette figure libre doit en effet obtenir l’aval des actionnaires. Et, de toute façon, elle ne guérira pas Drkoop de son mal : la désaffection des investisseurs pour les dotcoms.
(*) Split : opération qui consiste à diviser le cours d’une action pour en augmenter la liquidité. Le nombre d’actions en circulation est, dans le même temps, multiplié d’autant. Exemple : la société Alazone décide d’opérer un split avec un quotient de 5, sur le cours de son action, alors cotée au prix de 100 $. Le détenteur de 50 actions Alazone à 100 $ se retrouve, après le split, avec 5 x 50 = 250 actions Alazone cotées au prix de 100 / 5 = 20 $.