Le gouvernement allemand réfléchit à la création d’un ministère de l’Internet. Pour coordonner l’action publique et la rendre plus efficace.
L’Allemagne va-t-elle bientôt se doter d’un ministre de l’Internet ? L’idée a été lancée début septembre par le très sérieux Hans-Olaf Henkel, président de la Fédération de l’industrie allemande (BDI). Celui-ci estimait alors qu’il était temps de coordonner l’ensemble des actions gouvernementales et du travail législatif et ceci à un niveau ministériel, digne de l’importance du phénomène Internet.
Pléthore de responsables
Depuis, l’idée semble avoir fait son chemin dans les couloirs de la chancellerie. En effet, entre cette dernière et les ministères de l’...conomie, des Finances, de l’Intérieur ou de la Culture et des médias, le gouvernement allemand ne compte pas moins de sept responsables chargés de gérer les dossiers internet et nouveaux médias. "Il est clair qu’il nous manque un coordinateur de haut rang entouré d’un groupe d’experts, comme cela existe déjà à la Maison-Blanche. Le chancelier pourrait bien y remédier dans un futur proche", affirme Jörg Tauss, député social-démocrate et président de la commission parlementaire pour les nouveaux médias. Selon lui, il est néanmoins peu probable que le gouvernement opte pour la création d’un ministère à part entière : "En période d’économies budgétaires et d’optimisation de l’action de l’...tat, nous n’allons certainement pas créer une nouvelle administration et plus de bureaucratie. En revanche, un poste de coordinateur au niveau de la chancellerie ou du ministère de l’...conomie avec un accès direct au chancelier, serait un minimum."
...viter les cafouillages
Les avantages de la création d’un tel poste sont multiples. Par exemple, assurer une meilleure coordination des actions gouvernementales comme la mise en place d’une greencard pour informaticiens et étudiants étrangers ou encore le branchement des écoles allemandes sur l’Internet. Ou encore, éviter les cafouillages du genre de l’initiative estivale et solitaire des fonctionnaires du ministère des Finances qui avaient affolé le milieu et les consommateurs en concoctant un projet de loi sur la taxation de l’utilisation privée de l’Internet au bureau. Pour Jörg Tauss, la portée symbolique d’une telle nomination n’est pas non plus à négliger. "De même, sur le long terme, il me semble essentiel que le gouvernement dispose d’un groupe d’experts au niveau national pour pouvoir étayer sa réflexion politique, notamment à propos de questions aussi épineuses que la liberté d’information et la surveillance de l’Internet."
Le portail du gouvernement allemand:
http://www.government.de