16/08/1999 • 21h34
l’Etat avait besoin d’un exemple
Les autorités américaines n’ont pas vraiment envie de fêter la condamnation de Kevin Mitnick. Après tout, si Mitnick était le plus célèbre des pirates informatiques, il n’était pas le plus dangereux. Et, surtout, les intrusions informatiques n’ont jamais été aussi nombreuses.
Pour le représentant (député) américain Curt Weldon, président du comité national sur la recherche et le développement militaire, " la question n’est pas de savoir si on aura un Pearl Harbor électronique, la question est de savoir quand ". Durant ces derniers trois mois, des pirates anti-gouvernementaux américains se sont introduits dans les pages Web du Sénat américain, du FBI, de l’armée de terre, de la Maison Blanche, de plusieurs ministères, et d’un département du laboratoire national d’ingénierie et d’environnement de l’Idaho. Pour l’instant, outre un piratage du site de la Maison Blanche avec mention de l’affaire Lewisnki, ces intrusions ont provoqué l’arrêt provisoire des sites sans compromettre la sécurité américaine. Mitnick et son avocat se sont plaints du zèle excessif de l’administration américaine : l’Etat avait besoin d’un exemple. Car, parmi les internautes qui s’amusent à pénétrer les systèmes de sécurité, très peu sont en fait arrêtés. Et les intrusions s’accroissent : selon l’université Carnegie Mellon de Pittsburgh, aux Etats-Unis, où un centre financé par l’Etat suit l’Evolution d’environ un tiers des serveurs Web du gouvernement américain, le record de 1998 (environ 4000 intrusions) devrait doubler cette année. D’après le FBI, le coût de ces piratages est d’environ 800 millions de francs.
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