Les anti-Napster contre-attaquent : un nouveau projet baptisé Cuckoo’s Egg permet de saboter les requêtes MP3. Il a été inventé par le tonitruant Michael Fix.
Michael Fix était inconnu il y a encore quelques semaines. Aujourd’hui, ce vendeur de matériel informatique new-yorkais est devenu un héros. Et il semble endosser de bonne grâce le costume de preux chevalier dans la guérilla qui, aux ...tats-Unis, oppose napsteriens et anti-napsteriens. Son credo : faire disparaître le téléchargement et l’échange de fichiers MP3 "illégaux", c’est-à-dire sans le consentement des artistes. Sa tactique : semer la pagaille dans les rangs de l’ennemi. Nom de l’opération : Cuckoo’s Egg Project, ou Projet Œuf de Coucou. Cuckoo’s Egg n’est pas un logiciel, mais un plan d’attaque, mis au point par Fix, avec l’aide de son frère, ancien étudiant du prestigieux Massachussets Institute of Technology pour saboter les requêtes des napsteriens.
Le principe est simple et s’inspire de la pratique du coucou, qui, comme chacun sait, a l’habitude de pondre ses œufs dans le nid d’autres oiseaux. Il s’agit pour les opposants à Napster d’intercepter des morceaux qui circulent sur le logiciel ennemi, de leur faire subir un petit trucage sonore grâce à des procédés comme CoolEdit, de sorte à le transformer en une cacophonie inaudible et de remettre l’œuf empoisonné sur le marché. Quelle surprise ensuite pour le napsterien d’entendre pareil raffut sous une adresse anodine. Et les Coucous ne pondent plus seulement sur Napster, mais aussi sur Gnutella et Freenet.
Des lettres de menaces
Le valeureux Michael Fix est parti en croisade en l’honneur de sa femme, Stefanie Fix, une chanteuse de folk à paillettes. Le couple ne s’attendait certainement pas à la contre-attaque des napsteriens. Les lettres d’insultes et de menaces du genre "Nous savons où tu habites" ont commencé à pleuvoir. Des hackers ont attaqué plusieurs fois son site. Certains ont même réussi à trouver son numéro de téléphone, qu’ils ont répandu sur les forums. On imagine la suite. Fix, soutenu par l’association Artists Against Piracy et quelques éditorialistes de ZDNet et du New-York Times, reste stoïque et réaffirme au magazine Upside Today son mépris pour ces "petits voyous qui ne souhaitent pas réfléchir et débattre sur ces questions". Sera-t-il prêt à mourir au front ?