Une start up de Vancouver propose depuis le 11 octobre un nouveau service : grace au streaming, les internautes partagent leur musique sans avoir à échanger et copier des fichiers sous copyright.
Pendant que Napster se débat avec la justice américaine et la RIAA (Recording Industry Association of America) pour imposer son modèle de souscription, de nouveaux arrivants comme iNoize tentent de le doubler sur son propre terrain : le partage de fichiers musicaux MP3. Cette société canadienne, basée à Vancouver, s’est en effet inspirée d’une fonctionnalité peu utilisée de Napster : la possibilité d’écouter en direct les morceaux MP3 mis en partage par les abonnés du service. Elle avait longtemps été l’alibi de Napster pour se dégager de l’accusation de viol du copyright.
Sur iNoize, les utilisateurs ne peuvent pas échanger ni copier leur fichier MP3 mais ils peuvent les écouter à distance grâce à un lecteur comme Winamp ; un peu comme une webradio interactive. D’après Craig Hamilton, le président de iNoize, ce système, qui allie sécurité et facilité d’utilisation, ne viole pas les lois américaines sur le copyright puisqu’il n’y a pas de copie mais lecture de l’engramme. ...videmment, pour bénéficier pleinement du service, il est indispensable d’avoir un accès à haut débit. Le téléchargement du logiciel de partage et l’accès à iNoize.com sont pour l’instant gratuits. Toutefois, Hamilton ne cache pas qu’il compte bien, un jour, adopter un système de souscription mensuelle payante. Il envisage ainsi de reverser une partie des revenus générés par les abonnements aux propriétaires des droits d’auteurs des morceaux de musique mis en partage. Ceci dès que l’Office du Copyright américain aura décidé quelle instance sera chargée de récupérer les droits de diffusion sur Internet.
Aucun consensus
Malgré plusieurs accords privés passés entre la RIAA et Yahoo, iCast, ou AOL avec Spinner.com, le reversement des droits liés à la diffusion de musique en direct sur le Web n’a encore fait l’objet d’aucune convention générale. Certains des diffuseurs internet regroupés au sein de la Digital Media Association (DiMA) pensent d’ailleurs que les 15 % des bénéfices que réclame la RIAA s’apparentent à un racket. D’autant qu’à l’autre extrémité de la chaîne, les compositeurs et interprètes, défendus par la Coalition for the Future of Music, craignent que la RIAA, qui représente essentiellement les cinq grandes majors, ne les lèse une fois de plus dans la répartitions des royalties. Bref, même si le modèle de souscription semble de plus en plus se confondre avec l’avenir digital de la musique, il n’existe encore de consensus ni sur la façon dont seront répartis les revenus qu’il engendrera entre distributeurs, labels et artistes, ni sur l’institution qui s’en chargera. En attendant, iNoize, Napster, Scour, iMesh et bien d’autres continuent de diffuser gratuitement de la musique "sous copyright".