L’ouverture d’une connexion à l’un des six fournisseurs d’accès étatiques (VDC, FPT, Saigon Postel, NetNam, SaiGonNet et Vietel) est conditionnée à l’obtention d’une licence payante. La demande est successivement examinée par le fournisseur d’accès, l’administration des postes et télécommunications et le ministère de la Sécurité publique. Hommes d’affaires, expatriés, apparatchiks, touristes et universitaires sont les premiers bénéficiaires du Web, dont l’usage le plus courant est le courrier électronique. Depuis avril 2000, les universités sont censées fournir gratuitement un accès aux huit cent mille étudiants du pays.
Les questions de politique ou de religion sont tabous sur le Réseau. Près de deux mille sites politiquement ou moralement " dangereux " sont filtrés " manuellement " par la Vietnam Data Corporation (VDC qui dépend de l’administration des postes et télécommunications). Des proches des dirigeants du comité central du Parti communiste sont à la tête tous les fournisseurs d’accès du pays. Ainsi, le directeur de la Financing and Promoting Technology (FPT), Truong Gia Binh, est le gendre du général Giap, héros de la guerre d’indépendance. Un investisseur issu de la diaspora vietnamienne a récemment été écarté du secteur Internet, domaine réservé de la nomenklatura.
Dans la mire des autorités, les sites étrangers d’information et les nombreux sites de défense des droits de l’homme créés par l’importante diaspora vietnamienne. Certains internautes contournent les obstacles grâce à des sites tels que anonymizer.com, qui dissimulent l’identité des sites visités. Les dissidents diffusent des écrits, sous pseudonymes et via un compte mail gratuit du type Yahoo ! ou Hotmail. Ainsi, en 2000, le livre interdit de Bui Nguoc Tan a été mis en ligne depuis l’étranger.
Les dissidents qui vivent au Viêt-nam sont interdits de connexion. Leurs lignes téléphoniques sont neutralisées. En janvier 2000, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que toutes les informations en ligne devaient se conformer aux lois sur la presse, afin d’éviter qu’elles ne " mettent en péril le gouvernement vietnamien ". Toute information pouvant porter préjudice à la réputation d’organismes ou de citoyens est donc à " bannir d’Internet ".
Fiche technique
Population : 79 millions
PIB par habitant et par an : 1 689 dollars
Population urbaine : 19,6 %
Fournisseur d’accès à Internet : 6, tous étatiques
Nombre d’internautes : 100 000 (chiffre officiel)
Economiquement prometteur mais politiquement dangereux, l’Internet vietnamien se développe, depuis 1997, sous le contrôle très strict du Parti communiste vietnamien. En septembre 2000, une nouvelle formule d’accès peu chère et qui ne requiert pas de licence a été proposée aux consommateurs. Seul inconvénient, elle ne donne accès qu’aux sites vietnamiens.
Site du Parti communiste vietnamien
http://www.cpv.org.vn/
Sites de la diaspora vietnamienne
http://www.vinsight.org
http://www.fva.org/
http://www.fva.org/
Pour acheter le rapport Les Ennemis d’Internet sur 00h00.com:
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