Le 17 mars, un jeune militant d’extrême gauche italien a été poignardé à mort par un groupe d’extrême droite. Dans l’hôpital où il a été conduit, la police milanaise a affronté 200 activistes venus protester. Les activistes français et italiens relaient cette information en ligne pour dénoncer la "résurgence fasciste et réactionnaire" en Italie.
Davide Cesare, 26 ans, militant d’extrême gauche italien, a été poignardé à mort dans la nuit du 16 au 17 mars à Milan, au cours d’une altercation avec un groupe d’extrême droite, devant un bar du sud de la ville.
Dans les heures qui ont suivi la mort de Davide Cesare, entre deux et trois cents personnes se sont rassemblées pour protester contre l’assassinat devant l’hôpital San Paolo, où a été transporté le corps du militant. Le collectif d’activistes franco-italien Bella Ciao relaie un communiqué du secrétariat national de l’Union syndicale italienne (USI), selon lequel les manifestants auraient alors été victimes d’un "passage à tabac en règle" mené par les forces de l’ordre italiennes. Neuf militants ont été blessés au cours de l’affrontement, dont un sévèrement à la tête (ses jours ne sont toutefois pas en danger).
La police milanaise nie la version des faits présentée par l’USI. Elle annonce que neuf membres des forces de l’ordre ont été blessés en tentant "de faire dégager l’accès à l’hôpital San Paolo", rapporte le quotidien italien de centre gauche Il Corriere della Sera, dans son édition du 18 mars.
Des témoignages de militants présents à l’hôpital ce soir-là, recueillis par Indymedia Italy, site d’information contributif et engagé, parlent pourtant de jeunes garçons menottés dans le dos et frappés au visage et au torse à coups de pied et de matraque.
L’ensemble de ces témoignages, ainsi que le communiqué de l’USI (mouvement anarcho-syndicaliste), sont repris et traduits en français sur le site Bellaciao.org. Créé en février 2002, le collectif Bella Ciao a pour but de relayer auprès des internautes français l’actualité militante altermondialiste italienne. En particulier, Bella Ciao souhaite attirer l’attention du public français sur la "résurgence fasciste et réactionnaire" en Italie, après la violence de la répression des manifestations lors du sommet du G8 à Gênes en juillet 2001.
Le lendemain de l’assassinat, la police a placé en garde-à-vue deux personnes proches du parti néo-fasciste italien Alliance nationale de Gianfranco Fini. Selon les enquêteurs, des "indices significatifs" ont été découverts aux domiciles des deux hommes. Le mercredi 19, aucune mise en examen n’avait été annoncée.
Le communiqué de l’Union syndicale italienne, traduit par Bellaciao.org:
http://www.bellaciao.org/dossiers/d...
Le compte-rendu des affrontements devant l’hôpital San Paolo (Indymedia Italy):
http://italy.indymedia.org/news/200...
L’article du Corriere della sera:
http://www.corriere.it/Primo_Piano/...