Le Comité économique et social européen (CESE) organise aujourd’hui une audition publique à Bruxelles sur le thème de la protection de l’enfance.
Selon cet organisme, qui conseille le Parlement européen, le Conseil de l’Union Européenne et la Commission européenne, "cette audition vise à estimer l’évolution accomplie par l’industrie face au défi de protéger les enfants, qui ont de plus en plus recours à Internet".
Industriels, institutionnels et lobbies de protection de l’enfance discuteront sur la base d’un "avis" rendu le 18 septembre 2002 par le Comité, concernant la proposition du Parlement européen d’adopter "un plan d’action communautaire pluriannuel visant à promouvoir une utilisation plus sûre d’Internet par la lutte contre les messages à contenu illicite et préjudiciable diffusés sur les réseaux mondiaux". En clair, le filtrage du réseau.
Dans le texte rédigé par la rapporteuse du Comité, Ann Davison, on trouve de nombreuses descriptions et statistiques alarmistes : par exemple, on y apprend que 30 % des jeunes filles scouts américaines ont été victimes de harcèlement sexuel "dans le cadre d’une aire de discussion" sur le réseau. Le CESE ne cite pas d’autre source qu’une "étude menée récemment aux Etats-Unis".
Le but de ce document, qui joue ouvertement sur la peur de la pédophilie en ligne, est de faire utiliser massivement des logiciels de filtrage afin de rassurer les parents et de les inciter à rejoindre la communauté des surfeurs-consommateurs.
Le CESE le dit assez clairement : "Le renforcement de la protection de la dignité humaine présente donc également un intérêt commercial."
L’annonce de l’audition sur le site du CESE:
http://www.esc.eu.int/pages/fr/acs/...