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12/06/2003 • 17h46

"Le Makrolab ne veut pas être une résidence artistique normale" [Marko Peljhan]

Ce Slovène atypique a enfermé artistes et scientifiques dans une base high-tech et nomade

Le projet Makrolab est l’une des oeuvres les plus innovantes de la Biennale d’art contemporain de Venise. Bardé de capteurs et d’équipements de communication, ce laboratoire scientifique et artistique nomade, autonome et autosuffisant, sera installé à partir de 2007 dans l’Antarctique. L’initiateur du projet est un Slovène de 34 ans, Marko Peljhan. Cet artiste vidéaste, cofondateur de Lujdmila, le laboratoire des médias numériques de Ljubjana, revient sur les objectifs du Makrolab.

Marko Peljhan pendant l’installation de son Makrolab à la Biennale de Venise (Viola Berlanda) - 39.4 ko
Marko Peljhan pendant l’installation de son Makrolab à la Biennale de Venise (Viola Berlanda)

Comment vous est venue l’idée du Makrolab ?
Marko Peljhan : Le Makrolab a été créé en 1994 et monté pour la première fois en 1997, avec pour objectif principal de créer une capsule autonome et autosuffisante pour l’observation et l’analyse des trois systèmes dynamiques que sont les télécommunications, le climat et les flux migratoires. Des artistes, des scientifiques et des personnes qui font une utilisation tactique des médias collaborent dans chacune des émanations du projet, développant ainsi un espace de savoir commun dont le but est de redéfinir, de "recoder" la compréhension habituelle des systèmes étudiés. Je pense que la théorie composite, qui tenterait d’expliquer les interactions entre les catégories et les systèmes d’événements mentionnés, fournira l’un des principaux résultats de notre projet. Et ce d’autant plus quand celui-ci aura été transformé en station permanente dans l’Antartique en 2007.

Quelle place occupe le Makrolab dans votre travail artistique ?
Il tient une position assez centrale, puisqu’il balaie toutes les disciplines qui m’intéressent, du langage à la psychologie en passant par la technologie et la physique. L’autre série de travaux, baptisée "Résolution" découle directement de ce que nous créons à l’intérieur du concept, plus large, de Makrolab. Du développement de systèmes technologiques vers des performances artistiques comme Solar, Signal-Sever ! ou la série Wardenclyffe.

Depuis sa création en 1997 à Kassel en Allemagne, Makrolab a-t-il été réorienté ?
Ce projet est en constante évolution. Nous en sommes maintenant à la phase Makrolab mark IIex. "Ex" signifie systèmes étendus et c’est la dernière étape de la structure mark II. Nous travaillons déjà à la conceptualisation de la suivante, la mark V, qui sera installée dans l’Antarctique. Ce sera une structure assez différente de celle que nous avons créée en 1997 pour des climats tempérés. Le soin apporté aux détails architecturaux et toutes les erreurs commises dans le passé nous permettront de construire une capsule adaptée à cet environnement extrême. Le laboratoire actuel embarque un système électrique hybride, utilisant les énergies éolienne et solaire, et une unité de recyclage total de l’eau, qui utilise notamment un procédé de purification biologique.

Par rapport aux autres résidences artistiques utilisant des outils technologiques, quel est l’apport de Makrolab ?
Le Makrolab n’est pas une résidence normale et ne veut d’ailleurs pas l’être. Dans l’environnement insulaire et isolé du labo, l’intense communication poussera les membres de l’équipage à interagir de manière plus serrée au sein de cet espace de vie et de savoir commun. La technologie impliquée n’est perçue que comme un outil pour atteindre un nouveau stade de connaissance et parfois de créativité dans les détails. Là encore, c’est une expérience très personnelle pour chaque individu, il est donc difficile d’en définir les limites avant sa réalisation. De plus, Makrolab est un environnement de maintenance, la machine exige beaucoup d’attention de l’équipage. Ce qui est une proposition très différente de celle d’une résidence "normale"...

Quelle est la fonction des technologies embarquées dans le Makrolab  ?
Je le répète, les outils sont juste ce qu’ils sont : des outils. Le Makrolab est très bien équipé pour ses tâches principales, avec ses capteurs et ses systèmes de communications, mais tout dépendra en fin de compte des artistes et des scientifiques travaillant ensemble. Il ne faut pas non plus oublier les activistes des médias, qui fournissent, par exemple ici à Venise, la plus grande partie des équipages. Je crois que nous vivons une période difficile et que l’activisme médiatique et ses dérivés doivent être l’un des principaux débouchés du projet.
Nous allons nous concentrer sur les questions de migration liées aux guerres et aux luttes sociales dans le contexte actuel de l’Europe et du monde. Mais pas seulement, car les gens s’intéresseront aussi aux réseaux maillés (forme de réseau internet sans fil dans lequel les machines collaborent, Ndlr) ou aux systèmes intégrés, par exemple. Le travail peut prendre beaucoup de directions différentes. Certaines seront liées au développement du logiciel open source. En août, l’équipage du labo sera composé de gens de Dyne.org, un groupe qui travaille sur des techniques de streaming en open source (du flux continu d’image ou de son par internet, utilisant des logiciels ouverts, NDLR).

Mais quelle place occuperont ces outils dans la création ?
Je pourrais répondre que la définition même de "l’outil" détermine en quelque sorte la place qu’il occupe dans les moments créatifs, mais aussi plus quotidiens, de la vie du labo. D’un autre côté, il y aura une dimension educativo-expérimentale pour toutes les personnes impliquées et nous organiserons par ailleurs un happening d’enseignement artistique, dans le cadre d’un cours d’été à l’université de Californie.

Artistes et scientfiques travailleront-ils vraiment ensemble ?
Il faudrait leur demander mais, d’après ma propre expérience, je dirais oui, dans l’ensemble. Parfois, la collaboration est même plus grande qu’entre artistes. Cela représente bien sûr un défi pour les artistes comme pour les scientifiques. Hier, je discutais ici, à Venise, avec Michael, d’Art & Language et il m’a très clairement signifié qu’il pensait qu’art et science auraient toujours des difficultés à travailler ensemble. Les définitions semblent trop larges, particulièrement à cause du système de l’art qui est hélas l’un de ceux qui évoluent le plus vite, avec très peu de véritable communication et d’échange en son sein. Je suis d’accord avec ceci, mais le Makrolab est aussi là pour montrer ces points, positifs ou négatifs, selon votre position de départ.

Quel est l’intérêt scientifique de se retrouver isolé avec des artistes, dans un laboratoire autonome ?
Eh bien, les technologies du labo sont en constant développement et l’analyse du comportement social et environnemental d’un tel système sont très importantes pour le devenir de notre projet. Ces résultats sont très concrets.

Pourquoi vouloir installer définitivement le Makrolab dans l’Antarctique ?
L’Antarctique est le seul continent transnational et c’est quelque part une vision de l’avenir de cette planète, avec ses extrèmes et sa complexité écologique. En plaçant un capteur comme le labo sur les pôles, qui sont les capteurs environnementaux de la Terre, je cherche à créer une retranscription spécifique de cette mise en abîme. D’un autre côté, la notion de transnationalité est définitivement cruciale pour la planète et l’Antarctique transformé pourrait servir de modèle pour notre présent-futur.

Le site du projet Makrolab :
http://makrolab.ljudmila.org

Le site Dyne.org:
http://www.dyne.org

A Venise, l’art et la science tiennent dans un container (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a8943

 
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