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2/09/2003 • 14h00

"Comment savoir si les recherches biochimiques américaines sont purement défensives ?" [Marylia Kelley]

L’ONG Tri-Valley CAREs est en guerre contre l’opacité de la "biodéfense"

Avec un groupe de sept autres ONG américaines, Tri-Valley CAREs a déposé plainte le 26 août contre le Département de l’Energie, qui construit deux nouveaux laboratoires de recherche en "biodéfense" (lire notre article). Placées dans deux des plus grands sites de recherche du programme nucléaire américain, ces unités, dans lesquelles les chercheurs manipuleront de dangeureux agents pathogènes comme l’anthrax ou la peste, posent un problème de sécurité, selon les plaignants. Ils demandent que soient menées les évaluations prévues par la loi de protection de l’environnement et cherchent à faire suspendre les travaux de construction, qui doivent s’achever en juin 2004.

Marilya Kelley dirige Tri-Valley CAREs, une ONG qui emploie quatre permanents et revendique 4 000 membres. Riveraine de Lawrence Livermore, un des deux sites incriminés situé en Californie, l’activiste lutte contre le développement de nouveaux types d’armes nucléaires, comme les mini-bombes ("mini nukes") et les bombes à pénétration souterraine destinées à détruire les bunkers. L’ONG se bat également pour le désarmement nucléaire international, la décontamination des pollutions nucléaires existantes et demande l’intervention de la justice pour les employés contaminés à Livermore, un des sites les plus pollués des Etats-Unis. Outre les problèmes de sécurité posés au niveau local, Tri-Valley CAREs affirme que les deux laboratoires en projet soulèvent des questions quant au caractère "défensif" des recherches biochimiques américaines. L’ONG considère qu’au niveau international, le manque de transparence des deux sites affaiblit le poids de la Convention sur les armes biochimiques et qu’il renvoie un message dangereux aux autres pays du monde.

La plainte que vous avez déposée vise-t-elle vraiment à renforcer la sécurité des sites de biodéfense ou est-ce un moyen d’attirer l’attention des médias et de l’opinion publique ?
Marilya Kelley : Nous demandons l’application des lois de base américaines. La loi de protection de l’environnement stipule clairement que, dans le cas où le projet de construction peut avoir des effets "nocifs" sur l’environnement ou la santé humaine, il faut mener des évaluations approfondies. Puis considérer les alternatives possibles et enfin organiser des auditions publiques. Le Departement de l’énergie a piétiné cette loi fédérale.
Mais il est vrai que la dimension "éducative" de notre action est importante. Nous pensons que le choix délibéré de placer des unités de recherche de "biodéfense" dans des laboratoires du programme nucléaire américain, très secret, soulève des questions et pose un problème au niveau international.

Pensez-vous que votre action en justice a réellement une chance d’empêcher la construction des nouveaux laboratoires de Los Alamos et Livermore ?
Oui. Car il existe des alternatives comportant moins de dangers, au niveau local et international. Le Département de l’Energie pourrait par exemple utiliser ses laboratoires de deuxième niveau de "biosécurité" (BSL-2), qui ne posent pas les mêmes risques de prolifération (voir les définitions des différents niveaux de biosécurité données par le Center for Disease Control and Prevention). S’il souhaite travailler dans un laboratoire de niveau BSL-3, c’est qu’il autorise les recherches sur les agents biochimiques sous forme d’aérosols (utilisée pour les gazs "incapacitants" et les armes "non-létales", Ndlr). Les chercheurs pourront aussi utiliser certains agents pathogènes très puissants interdits au niveau BSL-2, et détenir tous les agents en quantité et en concentration bien plus importantes : jusqu’à un litre de chaque agent biochimique. Enfin, le niveau BSL-3 permet de pratiquer des manipulations génétiques sur les agents pathogènes pour les modifier.
Si elles sont légitimes, ces nouvelles recherches de biodéfense pourraient aussi bien être menées dans les laboratoires BSL-3 civils du pays, situés dans des universités ou des agences de santé publique, comme le Center for Disease Control and Prevention d’Atlanta. Ces laboratoires, qui travaillent dans la transparence, sont ouverts au public. Cette solution supprimerait les questions qui naissent parce que les laboratoires sont placés dans des unités de recherche nucléaire militaire.

Vous dites que vous voulez que le caractère "défensif" de la biodéfense américaine soit réaffirmé. Pensez-vous que des recherches d’armes biochimiques sont menées dans un but "offensif" ?
Le problème, dans les recherches biochimiques, c’est que les agents et le matériel sont les mêmes pour les travaux défensifs et offensifs. D’où l’importance de la transparence... En 1972, quand les Etats-Unis ont signé la Convention internationale sur les armes biochimiques, notre pays a "transformé" tous ses laboratoires offensifs en unités de recherche "défensives". Pourtant, récemment, de nouveaux problèmes sont apparus, notamment dans le domaine des armes biochimiques dites "non létales", sur lequel les Etats-Unis mènent des recherches actives bien qu’elles soient fortement soupçconnées de violer la Convention. L’année dernière, l’administration Bush a tout fait pour gêner les négociations internationales qui visaient à doter la Convention d’un protocole de vérification et de contrôle sur les activités des Etats.
Aujourd’hui, nous n’accusons pas les Etats-Unis de mener des recherches offensives, car nous n’avons pas de preuves. Mais nous disons que, vu le contexte, le choix inédit de juxtaposer recherches nucléaires militaires secrètes et activités de biodéfense soulève des questions chez les autres pays. Et que ces derniers sont en droit de vouloir faire la même chose, ce qui est exactement ce que l’administration Bush dit vouloir éviter, parfois en les menaçant.

Vous habitez à côté du site de Lawrence Livermore et côtoyez déjà un site nucléaire très dangereux. En quoi l’implantation de nouveaux laboratoire de biodéfense change la situation des riverains ?
Je vis à 400 mètres du site de Livermore, qui est placé dans une zone très peuplée et très sismique. 7 millions de personnes vivent dans un périmètre de 80 kilomètres autour du site. Nous connaissons depuis des années d’importants problèmes de pollution à cause du laboratoire nucléaire, qui a rejeté du plutonium et de l’hydrogène radioactif. On a déjà identifié la présence de plutonium dans le parc qui est derrière chez moi. Je ne veux pas qu’on y trouve de l’anthrax la prochaine fois que j’irai me promener !
Les unités de biodéfense ne font qu’ajouter de nouveaux risques. La différence est que les pollutions nucléaires ont enfin été reconnues et que des programmes de décontamination des eaux et des sols sont en cours. Des années d’activité du Departement de l’Energie nous ont conduit à figurer sur la liste des sites les plus pollués des Etats-Unis, établie par l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Nous ne leur faisons pas vraiment confiance pour les recherches biochimiques.

Avez-vous du mal à vous faire entendre et à attirer l’attention sur vos combats, dans le contexte politique américain actuel, dans lequel sécurité et risque terroriste sont des questions très sensibles ?
Nous n’avons pas trop de problèmes avec les médias. Nous recontrons surtout des difficultés avec le gouvernement. Nous avons du mal à le forcer à se plier à ses obligations démocratiques. Nous avons du mal à obtenir de l’information de la part du Département de l’Energie et sommes obligés de recourir à la loi Freedom of Information Act pour tenter de le forcer à répondre à nos questions. La transparence est un enjeu crucial.

Des ONG américaines portent plainte contre deux laboratoires de "biodéfense", jugés dangereux (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a9215

Le site de Tri-Valley CAREs:
http://www.trivalleycares.org/

Le texte de la plainte déposée par les ONG (en .pdf)
http://www.trivalleycares.org/TVC_B...

"Mixing bugs and bombs", un long article co-écrit par Marylia Kelley (Atomic Scientists):
http://www.thebulletin.org/issues/2...

Le site du Center for Disease Control and Prevention (CDC):
http://www.cdc.gov/

Les définitions sommaires des différents niveaux de biosécurité (CDC):
http://www.cdc.gov/od/ohs/symp5/jyr...

Le Pentagone prêt à utiliser des armes chimiques contre l’Irak (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a8498

L’armée américaine fait breveter une grenade pour armes biologiques (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a8790

Les armes "non létales" américaines sont en fait mortelles (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a8550

 
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